L'IRAN REVIENT…

La levée des sanctions internationales contre l'Iran entrée en vigueur à partir de samedi dernier marque le retour de la République islamique dans le système économique mondial. La première incidence, et non des moindres, qui touche l'Algérie concerne le prix du pétrole fortement impacté par la levée de l'embargo pétrolier sur Téhéran. Même si le marché pétrolier n'a pas attendu le jour J pour amorcer sa courbe descendante, conditionné par l'attitude de l'Arabie Saoudite, il avait anticipé sur ce retour en s'effondrant totalement.Si jusqu'à présent l'Iran n'exportait que 50% de ce qu'il pouvait vendre à l'étranger comme pétrole, expliquent les experts, la levée des sanctions aura un impact encore plus fort sur les marchés mondiaux en faisant baisser les prix du brut, d'où l'évocation d'un baril sous les 20 dollars. Un prix qui devra être conforté par la levée de l'embargo américain sur ses propres exportations du pétrole. Les perspectives restent suffisamment pessimistes pour faire craindre le pire aux Algériens déjà durement éprouvés par une loi de finances 2016 basée sur un baril à 37 dollars. Cette brutale chute des prix en un temps record fera certainement réagir le gouvernement qui devra opter pour une loi de finances complémentaire en plus des coupes budgétaires que devra imposer le ministère des Finances.Certains pays se frottent déjà les mains avec un marché impatient et des commandes en attente d'un pays qui devrait pouvoir toucher près de 50 milliards de dollars de ses recettes pétrolières, actuellement bloquées dans des banques étrangères puisque l'autre effet majeur de cette levée des sanctions concernera le secteur bancaire. Côté iranien, avec l'autorisation des transactions bancaires, la fin des sanctions officielles devrait permettre à ses entreprises d'importer plus facilement les produits dont elles ont besoin pour faire marcher l'économie locale. L'Iran va pouvoir importer des équipements, notamment 114 avions pour sa flotte nationale et exporter tapis et caviar.L'entrée en vigueur de la levée des sanctions économiques qui frappaient depuis des années le pays est également une victoire politique pour le clan Rohani qui avait fait de cet objectif sa principale promesse à l'élection présidentielle de 2013 et qui s'apprête à mener des élections législatives d'ici une quarantaine de jours. Si ce retour est salué par le monde pour une raison ou une autre, il y a deux pays aujourd'hui qui font grise mine : Israël et l'Arabie Saoudite, alliés contre nature.