Avant même qu'une décision d'intervenir militairement n'ait été prise par les Etats-Unis, le monde assiste, avec beaucoup d'intérêt, au mépris du droit international affiché par certains dirigeants occidentaux. Ceux qui déclarent publiquement qu'ils peuvent se passer de l'ONU et de son Conseil de sécurité. Restons sur l'intention, avant de passer aux préparatifs et aux conséquences d'une internationalisation du conflit syrien, pour poser un premier constat: la légalité internationale n'est finalement qu'un leurre. Apprendre, hier, que le Premier ministre britannique, David Cameron, décide d'écourter ses vacances et celle du Parlement de son pays qu'il compte réunir demain pour obtenir de lui ce que le Conseil de sécurité de l'ONU a refusé, c'est-à-dire intervenir militairement en Syrie, n'est rien d'autre qu'un déni du droit international. Un déni confirmé la veille par son ministre des Affaires étrangères, William, Hague. Entendre avant lui le ministre français, Laurent Fabius, déclarer que «la seule option que je n'envisage pas, c'est de ne rien faire», après le rejet de cette option par le Conseil de sécurité, participe au même déni. N'y ajoutons pas la voix des officiels turcs qui semblent plus pressés à participer à une intervention militaire contre la Syrie, que tous les autres membres de l'Otan. Ces va-t-en guerres attendront-ils la décision de la Maison-Blanche (qui n'était pas encore connue hier) ou bien s'en passeront-ils' Peu importe. Toute l'humanité est maintenant fixée sur le rôle que faisaient jouer à l'Organisation des Nations unies, ces pays qui, aujourd'hui, montrent toute la considération qu'ils ont pour ses décisions. Jusque-là, un seul pays avait affiché son mépris aux résolutions de l'ONU, c'est Israël. Maintenant que les pays cités plus haut le font publiquement, à leur tour, cela explique pourquoi ils se sont toujours tus depuis 1948 devant l'arrogance de l'Etat hébreu. Ils étaient sur la même «longueur d'ondes». Si certaines voix essaient de justifier une intervention en Syrie sans résolution du Conseil de sécurité en s'appuyant sur l'exemple du Kosovo en 1999, il faut se rappeler que l'Irak a été envahi par les Etats-Unis en 2003 sans résolution de l'ONU. Ce qui avait fait dire à Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU à l'époque, «j'espère ne plus voir déclenchée, avant longtemps, une opération du type de celle menée actuellement en Irak, sans accord de l'ONU». Ce «avant longtemps» espéré par Annan n'aura duré (au moins dans les intentions) qu'une décennie. Revenons aux bruits de bottes contre la Syrie pour relever les contorsions «juridiques» des partisans d'une intervention en «enjambant» le Conseil de sécurité. Dans leurs recherches, ceux-ci ont trouvé une résolution votée par l'assemblée générale de l'ONU en 2005 qui «oblige les Etats à protéger les populations civiles». Pas seulement. Ils poussent leurs recherches jusqu'à des logiques insoupçonnables. Ils considèrent que l'article 51 de la Charte des Nations unies qui évoque «le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée, jusqu'à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires...» est applicable. Par qui' Mais par la Turquie et Israël, voyons! Ils sont agressés par la Syrie...à leurs frontières. Il est donc normal que leurs pays amis (Angleterre, France,...) leur prêtent aide et assistance pour attaquer la Syrie. Trêve d'absurdités et de légalité internationale! Le «jeu» est plus simple. Là où Israël ne peut pas attaquer seul, il essaie de pousser, à sa place, ladite communauté internationale. Si son «coup» réussit en Syrie, la prochaine cible sera, forcément, l'Iran. Ce qui permet d'imaginer l'ampleur de la catastrophe en cas d'intervention militaire contre la Syrie. Qui osera appuyer sur le bouton, le premier'
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Posté Le : 28/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com