Algérie

L'Iran accusé de répression massive



Le régime de l'ayatollah Khamenei aurait activé l'appareil judiciaire qui devrait prononcer, dans plusieurs cas d'arrestations, des peines de mort par pendaison, selon des sources citées par l'ONG Human Rights Watch.Les autorités iraniennes ont délibérément diminué l'ampleur de la répression meurtrière des manifestations qui ont secoué, à la mi-novembre, la République islamique et faisant plus d'une centaine de morts et des milliers de blessés parmi les protestataires. Selon un document de l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), rendu public hier, l'Iran a bel et bien "dissimulé l'ampleur de la répression massive contre les manifestants", a déclaré l'ONG, en déplorant que l'Iran n'ait pas permis une enquête indépendante sur la répression sanglante menée par les services de sécurité.
"Douze jours après le début des manifestations en Iran, les autorités ont refusé d'indiquer le nombre de morts avec précision et ont menacé de mort les détenus", a déclaré Michael Page, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à Human Rights Watch. Des recoupements faits par l'ONG indiquent par ailleurs que "plus de 140 personnes ont été tuées et que les forces de sécurité ont arrêté jusqu'à 7000 personnes lors de manifestations qui ont éclaté dans la soirée du 25 novembre 2019 dans plus de 100 localités en Iran".
Les 25 et 26 novembre, l'agence de presse des activistes des droits de l'homme (Hrana), un site internet iranien indépendant d'information sur les droits de l'homme, a annoncé l'arrestation de 93 personnes en tant que "dirigeants" ou "acteurs influents" dans ce que le gouvernement a décrit comme des "émeutes", les accusant sans preuve de causer des dommages à la propriété publique. Le 23 novembre, Hrana a indiqué, sur la base d'une compilation d'annonces officielles, que les autorités avaient arrêté entre 2437 et 2871 personnes.
Mais d'après des sources citées par Human Rights Watch, le nombre de manifestants arrêtés pourrait être beaucoup plus important. Selon un le journal iranien Etemad, citant un député iranien, Naghavi Hosseini, le nombre d'arrestations s'élèverait à environ 7000, ce qui témoigne de l'ampleur de la répression. Des journalistes, des activistes politiques, des étudiants et des personnalités de la société civile font partie des personnes arrêtées, ajoute l'ONG de défense des droits de l'homme.
Leur sort reste à ce jour inconnu, mais d'après certaines sources, citées par HRW, les autorités iraniennes auraient activé l'appareil judiciaire qui devrait prononcer, dans plusieurs cas, des peines de mort. Le 23 novembre, Mohammadnabi Mousavi, représentant du bureau du guide suprême, l'ayatollah Khamenei, dans la province du Khuzestan, a déclaré à l'agence de presse officielle IRNA que "les émeutiers qui utilisaient la hausse du prix du carburant pour se rendre dans la rue devraient être exécutés".
Le 18 novembre, ajoute HRW, le journal Keyhan, proche de l'appareil de sécurité du pays et du bureau de l'ayatollah Khamenei, a écrit qu'"il y a des rapports qui suggèrent que les autorités judiciaires considèrent que l'exécution par pendaison est le destin des émeutiers".

Karim Benamar


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