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L'Irak toujours face à ses guerres ! Repère


L'Irak toujours face à ses guerres !                                    Repère
Les derniers soldats américains encore présents en Irak devraient quitter ce pays d'ici quelques jours, ainsi que le prévoyait le calendrier annoncé par la Maison-Blanche, ce qui annoncerait la fin d'une guerre, un conflit que les spécialistes n'arrivent pas encore à qualifier et à classer comme ils en ont l'habitude. Mais pour les Irakiens, ce sera la fin d'une période diversement appréhendée pour la simple raison que le régime de Saddam Hussein n'avait pas que des partisans, et que les effets de cette guerre auront été salutaires pour les uns, mais catastrophiques pour les autres. «Après près de neuf années, la guerre menée par les Etats-Unis en Irak sera finie», avait alors dit, le 21 octobre dernier, Barack Obama. Il s'agissait, pour lui, d'appliquer l'accord signé en 2008 entre les deux pays, avant même qu'il ne soit élu président des Etats-Unis.
En ce qui concerne cette fois la guerre, à laquelle il était opposé, il se garde bien entendu d'en parler, sachant qu'une guerre se gagne ou se perd. D'aucuns ont parlé de guerre inutile, de guerre injuste, sachant que l'argument avancé par le président George W. Bush était faux, l'Irak ne possédant pas d'ADM (armes de destruction massive) et que, selon les experts de l'ONU, dont l'Américain Scott Ritter, ce pays a été globalement désarmé et ne constituait plus une menace. Mais l'Amérique a ouvert ce que le chef d'un de ses alliés a appelé la «boîte de Pandore», se demandant alors qui pourra la refermer. La déclaration de Barack Obama annonçant la fin de la guerre est-elle alors synonyme de paix ' Celui qui a parlé de boîte de Pandore avait en effet vu juste, l'Irak faisant face à pratiquement à tous les types de guerre, et ce n'est pas fini car ce pays est au bord du morcellement, avec globalement un pays chiite, un deuxième sunnite et un troisième kurde, même s'il n'est pas encore question de sécession.
Autant parler alors d'incertitudes. Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, a avoué le 15 novembre 2011 être «inquiet» pour l'avenir de l'Irak : «Anticipant la question de savoir si je suis inquiet pour l'avenir de l'Irak, la réponse est oui», a déclaré le chef d'état-major interarmées devant les sénateurs de la commission de la défense. Il en est qui ont tenté d'identifier cette inquiétude. Le spectre est large. Il commence par les divisions, y compris au sein de la communauté chiite qui assume le pouvoir depuis 2005, la position de la minorité sunnite qui a cessé d'être hégémonique et celle des Kurdes qui multiplient les symboles de souveraineté, mais renonceraient à aller au-delà de la simple autonomie. La menace en question dépasserait les limites géographiques de l'Irak pour être appréhendée par ses voisins du Golfe. Il s'agit du rôle que l'Iran pourrait jouer en étendant son influence aux chiites d'Irak, le chef de l'Etat iranien, Mahmoud Ahmadinejad, évoquant, le 22 octobre dernier déjà, des «relations spéciales».
C'est sous cet angle que cette guerre est analysée, certains n'hésitant pas à relever que les Etats-Unis ont dépensé 4000 milliards de dollars pour renforcer l'Iran. A l'inverse, relève-t-on, l'Irak demeurera incapable de défendre ses frontières et son espace aérien jusqu'au moins 2020, selon le chef d'état-major de l'armée irakienne cité dans un rapport américain paru le 30 octobre 2011. Ce responsable avait déjà prévenu, dans le passé, que l'armée irakienne aurait besoin d'une décennie supplémentaire avant d'être capable de sécuriser entièrement le pays. Que sera alors l'équation irakienne ' Le risque est toujours grand.
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