Algérie

L'Irak, de Paul Bremer à Daech



L'Irak, de Paul Bremer à Daech
La terrible désintégration visible d'un pays comme l'Irak ne saurait nous faire oublier ce qu'a été cette contrée il y a seulement une dizaine d'années. Dirigé certes par un régime autoritaire où l'opposition n'avait pas de droit de cité mais le pays était fier débout et constituait même un exemple dans le monde arabe dans des domaines de l'éducation, de l'art et du développement. Aujourd'hui l'Irak est un pays au bord de l'explosion. De sorte que beaucoup d'Irakiens regrettent l'ancien système. Sous le régime de Saddam Hussein, les minorités dans leurs diversités, vivaient en harmonie et dans la coexistence. Aujourd'hui le pays est en train de se vider de ses différences qui ont constitué jadis sa force. L'histoire retiendra que le dernier ministre des Affaires étrangères du défunt régime, rendu célèbre par ces vaines tentativesdiplomatiques d'éviter la guerre, était un certain Tarek Aziz. Un Irakien né d'une famille de l'église catholique chaldéenne. L'histoire retiendra aussi que depuis l'invasion américaine en 2003 le pays des deux fleuves est entré dans une instabilité chronique dont il n'arrive pas à s'extirper. Aujourd'hui le pays est livré à une déroute surréaliste où des groupes extrémistes à l'extraction douteuse font régner un désordre incommensurable. Et pour compliquer une situation politique déjà désastreuse et porteuse de grands dangers pour l'intégrité territoriale les Américains reviennent pour bombarder les «méchants» groupes djihadistes qu'ils avaient encouragés dans d'autres terrains d'opération. L'histoire retiendra que Lewis Paul Bremer, le proconsul américain qui a pris les pouvoirs en Irak après la chute de Saddam Hussein a décrété la mort de l'Etat irakien en dissolvant son armée et en renvoyant tous les apparentés du Baath de l'administration. Le reste n'était plus qu'un enchaînement de réactions, de la mise en place d'un gouvernement sectaire à l'afflux des candidats au djihad. L'administration US qui a décidé de détruire l'Irak n'est plus là. Obama, celui qui avait construit sa campagne en 2008 sur un retrait rédempteur, revient en Irak par les frappes aériennes. Mais l'amnésie ne peut servir de socle de l'histoire. Car, ainsi que l'a rappelé l'homme politique français le plus lucide du moment, Dominique de Villepin, dans une tribune tranchante, «sans l'intervention unilatérale américaine en 2003, il n'y aurait pas eu un tel boulevard en Irak pour les forces totalitaires». Cela lesIrakiens ne l'oublieront pas.M. B.




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