Algérie

l'Irak accuse Riyad et Doha d'interférer dans les affaires des pays arabes


Le Premier ministre, Nouri Al Maliki, s'est montré particulièrement irrité par l'arrivée hier à  Doha du vice-président sunnite, Tarek Al Hachémi, recherché par la justice de son pays et par des critiques du Qatar contre la manière dont sont traités les sunnites en Irak. «Parler de l'usage de la force pour faire tomber le régime syrien ne le fera pas tomber (...) Il ne tombera pas et pourquoi devrait-il tomber '», a lancé M. Al Maliki devant la presse.   Le régime de Bachar Al Assad est confronté depuis plus d'un an à  une révolte qu'il réprime dans le sang. La Syrie est dirigée depuis un demi-siècle par la minorité alaouite, une émanation du chiisme, alors que les sunnites y sont majoritaires. L'Arabie Saoudite et le Qatar sont dirigés par des wahhabites, qui prônent une interprétation stricte de la religion musulmane et considèrent les chiites ainsi que les autres branches de l'islam comme des hérétiques. «Nous rejetons l'envoi d'armes (à l'opposition) et tout processus menant au renversement du régime, car cela aggraverait la crise dans la région», a poursuivi M. Al Maliki. Selon lui, ni le régime ni l'opposition n'ont l'intention de lâcher prise. «La crise continuera et nous, pays arabes, devons tenter d'éteindre le feu car sinon l'incendie s'étendra à  l'Irak, au Liban, à  la Jordanie, la Palestine et à  toute la région, y compris les pays qui veulent utiliser le langage de la force.»Â Â Â    Jamais M. Al Maliki n'avait critiqué aussi durement, sans toutefois, les nommer, le Qatar et l'Arabie Saoudite, principaux partisans d'un armement de la rébellion syrienne. Il a tenu ces propos tandis que se tenait à  Istanbul la réunion des «Amis   de la Syrie». Ces deux pays et le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition à  M. Assad, sont pour l'armement des opposants et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, également sunnite, a affirmé vouloir la fin du régime de Damas. «Nous sommes contre l'ingérence de certains pays dans les affaires intérieures de la Syrie et ces pays ont l'intention d'interférer dans les   affaires intérieures de tous les pays arabes», a critiqué M. Al Maliki.      Le chef du gouvernement irakien considère que ces deux pays se mêlent aussi des affaires de l'Irak. Au Qatar, l'agence officielle a confirmé l'arrivée de M. Hachémi pour une visite officielle de quelques jours. Il a été accueilli à  l'aéroport par un ministre d'Etat. Selon le bureau de M. Hachémi, il y rencontrera l'émir du Qatar, cheikh   Hamad Ben Khalifa Al Thani et le Premier ministre cheikh Hamad ben Jassem Al Thani. M. Al Maliki a estimé que les pays appartenant à  la Ligue arabe ne devraient   pas «recevoir une personne recherchée et surtout en l'accueillant en tant que vice-président».      Mais c'est surtout la justification donnée par cheikh Hamad Ben Jassem Al Thani pour expliquer le faible niveau de représentation de son pays au sommet arabe de Baghdad de jeudi qui l'a irrité. Cheikh Hamad avait expliqué que son pays cherchait ainsi «à envoyer un message». «Nous ne sommes pas d'accord avec toute la politique de l'Irak à  l'égard d'une partie (de la population), dont les sunnites qui sont marginalisés», avait-il dit. «Nous ne permettrons pas à  quiconque de s'ingérer dans nos affaires et le Qatar serait bien avisé de s'occuper des siennes, notamment des droits de l'homme et des réformes démocratiques réclamées par sa population», a répliqué hier à  le vice-président irakien, Hussein Chahristani. Une source gouvernementale irakienne a été encore plus catégorique : en Arabie Saoudite, «les chiites sont aussi nombreux que les sunnites en Irak. Mais aucun d'entre eux ne peut rêver d'obtenir un poste dans les services de sécurité ou une position politique alors que chez nous, ils occupent des positions importantes». 
 
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