Algérie

L'invraisemblable démission de Saïd Sadi



Depuis le début du processus de préparation des élections législatives, les jours se suivent sans se ressembler, apportant du landerneau politique, autrefois sommeillant du sommeil des justes, leurs lots de nouveautés et de surprises.Cette fois-ci, c'est au tour du Rassemblement pour la culture et la démocratie de faire les unes et ce n'est pas le congrès national de cette formation qui a défrayé la chronique pour la simple raison qu'il ne comportait pas le moindre enjeu aux yeux de la presse algérienne, sachant que le RCD avait déjà annoncé son boycott des législatives. Ce qui a été la grande surprise, sortie d'un événement somme toute banal, et qui cesse de l'être pour la même raison, c'est la décision annoncée par le leader de ce parti de se retirer de la présidence du RCD après vingt-cinq années de règne sans partage à la tête de cette formation. S'il est vrai que le RCD a essuyé des échecs politiques successifs, le dernier en date fut le plus dur, lorsqu'à l'épreuve de la rue, le charme n'a pas porté et les marches auxquelles Saïd Sadi, entre autres personnalités, appelait, furent boudées, voire même parfois contrecarrées par des jeunes. Est-ce là une raison suffisante pour Saïd Sadi, réputé pour être plus tenace, pour jeter l'éponge ' D'autres questions méritent d'être posées sur ce sujet pour élaborer une fiche interprétative complète. La première concerne la décision de boycott par le RCD des législatives. Une décision qui met cette formation en marge d'un événement dont le Président a comparé l'enjeu à celui du 1er Novembre 1954. Saïd Sadi aurait-il fait face, suite à cette décision, à une fronde partisane ' Aurait-il suscité la colère de ceux qui estiment que sa non-participation aux législatives est une grave erreur, du fait de son rôle de détracteur, en Kabylie surtout, du Front des forces socialistes (FFS) ' L'autre question, et non des moindres, est celle de savoir si le retrait du Dr Saïd Sadi de la présidence du parti n'a pas partie liée avec des vues lointaines ? peut-être pas si lointaines que cela ? portées par l'ambition d'un destin national que le séjour au poste de président du RCD rend inenvisageable, cela surtout si l'homme devait être un jour soutenu par une société civile et une classe politique non partisanes. De toutes les façons, ces lectures portées par rapport à la décision de Saïd Sadi sont posées par souci d'exhaustivité, et celle posant le retrait comme une volonté d'ériger le principe de l'alternance en principe de gouvernance au sein du RCD, n'exclut pas les autres. Mais devant autant de possibilités, il faudra attendre pour voir ce qu'il adviendra de la décision de boycott des législatives. Si le départ de Saïd Sadi le remet en question, il faudra se résoudre à accréditer la thèse d'un départ forcé du leader du RCD et non d'une démission.


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