Algérie

L'investissement privé en Algérie fait l'objet d'entraves : Les patrons décrient les stratégies économiques



L'investissement privé en Algérie fait l'objet d'entraves : Les patrons décrient les stratégies économiques
Des opérateurs économiques privés ont décrié, samedi à Alger, des entraves imposées à l'investissement privé en Algérie, estimant que le gouvernement «veut limiter» l'expansion de certaines grandes entreprises privées.
Des opérateurs économiques privés ont décrié, samedi à Alger, des entraves imposées à l'investissement privé en Algérie, estimant que le gouvernement «veut limiter» l'expansion de certaines grandes entreprises privées. Ce constat, établi par des chefs d'entreprises, lors de la présentation du livre de l'économiste Taïeb Hafsi sur le patron du groupe privé Cevital, M. Issad Rebrab, a mis en cause «l'interventionnisme» de l'Etat dans l'économie qui «a bloqué les initiatives privées». Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) M. Reda Hamiani, a pointé du doigt le comportement de l'Etat vis-à-vis des entreprises privées, considérées, par les autorités, comme «incapables» de créer la croissance, selon lui. «Pour les autorités, nous sommes (le privé) dans une économie de substitution», c'est-à-dire une économie qui crée des produits se substituant à l'importation et non pas de créateurs de la croissance et de la richesse. «Il y a des doutes sur notre capacité à être une alternative à la croissance», note l'ancien ministre de la PME, en notant au passage que cette économie de substitution à l'importation a engendré une structure industrielle privée, concentrée sur les industries agroalimentaires, négligeant les autres secteurs industriels à forte croissance et valeur ajoutée. Allant plus loin dans ses reproches, le patron du FCE a critiqué la mesure du gouvernement de soumettre des nationaux voulant investir dans les cimenteries à la règle de 51/49 appliquée aux investissements étrangers. «Depuis un an et demi, on renvoie les porteurs de projets de cimenteries au groupe industriel public des ciments d'Algérie (GICA)», a-t-il indiqué lors du débat qui a suivi la présentation de ce livre, estimant que cette mesure «va à l'encontre de la loi sur l'investissement». Abondant dans le même sens, M. Rebrab a regretté cette mesure qui gèle son projet de créer cinq cimenteries. Selon ses explications, Cevital n'est pas contre l'idée de s'associer aux entreprises publiques, mais redoute plutôt «les lenteurs et la bureaucratie» que pourrait entraîner l'application du code des marchés publics sur ce partenariat. Le code des marchés publics oblige les entreprises publiques de suivre la procédure de l'appel d'offres dans la passation des marchés, ce qui freine la cadence avec laquelle un projet doit être mené, a dit en substance M. Rebrab. Le dirigeant de Cevital a affirmé que son groupe allait faire de l'expansion à l'international, faute de la faire au niveau national, en raison de ces «entraves à l'investissement». Il a fait savoir, à la presse en marge de cette présentation, que son groupe a prospecté plusieurs marchés africains pour investir et exporter ses produits, notamment en Afrique. Pour financer ses investissements à l'international, le groupe envisage de céder ses actifs en France et de recourir à des financements internationaux, a-t-il précisé. De son côté l'économiste Taïb Hafsi a estimé que «l'Algérie a stagné parce qu'elle a élaboré ou plutôt copié des règles qui paralysent les acteurs et les empêchent de prendre des initiatives pour la création des richesses». «Le jeu économique est assuré essentiellement par le privé parce qu'il a l'agilité nécessaire pour le développement économique», a-t-il dit en précisant que «ce jeu doit être créé et réglementé par le public».




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