Algérie

L'investissement freiné par les risques de change


Le PDG de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), Mohamed Loukal, a estimé, hier, que « l'absence de structure de protection contre les risques de change constitue un élément dissuasif pour les investisseurs étrangers et le développement du project-finance ». Le patron de la BEA, qui s'exprimait lors d'un séminaire organisé à l'hôtel El Aurassi autour du financement des grands projets, a également relevé que l'« état embryonnaire du marché financier en Algérie ainsi que le désintérêt des banques privées locales en raison de leur faible ratio de solvabilité sont à l'origine du nombre limité de financements selon la formule project-finance ». M. Loukal a proposé l'adoption d'une réglementation « plus souple, avec une meilleure automatisation » des transferts financiers. Il a aussi jugé intéressant la création d'un pôle bancaire de grands projets, intégrant les banques privées. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), a souligné lors de ce séminaire que la mise en place par les pouvoirs publics d'un « mécanisme de couverture contre les risques de change » permettrait de renforcer l'implication des banques publiques et aussi de faire adhérer les banques privées à ce mode de financement qui « devrait prendre le relais du budget de l'Etat dans le financement des grands projets ». Il a souligné que « la mise en 'uvre d'un pôle national de project-finance nécessite la présence de grandes banques en matière de capitaux et de réseaux d'exploitation, mais surtout un certain niveau de management des risques liés à la liquidité et au change, ce qui n'est pas le cas pour les banques privées de la place », a ajouté M. Benkhalfa. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a mis à l'index pour sa part la gestion des pouvoirs publics concernant les grands travaux lancés exclusivement sur la base de financements publics.Réda Hamiani a estimé que les scandales autour de certains projets auraient pu être évités si les dossiers avaient été mieux ficelés. Le président du FCE a également déclaré que la poursuite du financement des grands projets uniquement par le Trésor public « risque de peser lourdement sur l'économie nationale ». Il a proposé « un tri des projets » à financer sur le budget de l'Etat selon les priorités et d'encourager, parallèlement, de nouveaux modes de financement comme le project-finance ou le marché financier. Il est à noter que depuis 2006, la BEA a participé, à hauteur de 28%, au financement de 10 méga-projets pour une valeur globale de 539,5 milliards de dinars, soit un apport d'environ 151 milliards de dinars. Cette contribution est répartie sur cinq stations de dessalement de l'eau de mer, trois centrales électriques (dont celle de Hassi R'mel) et deux usines d'ammoniac, a fait savoir M. Loukal. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a, quant à lui, participé à une quinzaine d'opérations de financement similaires pour un apport global de plus de 257 milliards de dinars répartis sur 7 stations de dessalement (42,07 milliards), 5 centrales électriques (147,48 milliards) et deux unités d'ammoniac (66,52 milliards), a indiqué à l'APS un cadre de la banque en marge du séminaire.
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