L'investissement dans la R&D est trop lourd pour les entreprises privées

D'après votre connaissance des entreprises, le département R&D figure-t-il dans les organigrammes 'A ma connaissance, il n'existe pas ou pratiquement pas. La plupart des entreprises privées possèdent des laboratoires. Il faut être un grand groupe pour se targuer d'installer un tel département. Il est possible d'en trouver dans certains secteurs comme le médicament, mais ailleurs, je ne pense pas qu'il existe.Pourquoi cette absence 'Car c'est un domaine qui demande un lourd investissement. Qu'est-ce que la R&D ' On met beaucoup d'argent pour un résultat qui n'est pas assuré. Les entreprises ne peuvent pas supporter un tel poids. Dans d'autres pays, les PME et autres entreprises se regroupent en pôles industriels et là, elles peuvent consentir à investir dans ce genre de démarche. Dans cet esprit, il est prévu dans la Mitidja l'installation d'un pôle d'excellence dans l'industrie agroalimentaire. Ce projet comprend des structures de formations universitaire et professionnelle, un centre de recherche et autres. Dans ce cas précis, on pourrait aller vers un département R&D dans le secteur de l'agroalimentaire.Alors, comment font les entreprises pour développer leurs produits 'Actuellement, on mise sur la coopération avec l'université. Par exemple, ce qu'on fait avec l'Institut des sciences et techniques appliquées (ISTA) de Blida prévoit une cellule R&D. Dans mon cas, par exemple, pour l'entreprise de conservation de tomate, on peut engager des recherches pour la valorisation des déchets alimentaires.Dans la loi d'orientation sur la recherche scientifique, il est prévu le soutien de l'Etat pour les entreprises qui s'engagent dans l'innovation?Des avantages fiscaux, oui. Mais, il y a aussi l'économie réelle. L'investissement dans la R&D est trop lourd pour les entreprises privées. La solution à cette défaillance est d'abord dans l'esprit des entrepreneurs. Il faut que les entreprises se réunissent en pôle industriel.Qu'elles arrivent à se voir comme des partenaires et non des concurrents. Ensuite, il faudrait constituer un montage financier dans lequel participent les bailleurs de fonds, les banques, les sociétés d'assurance et autres. Mais cela me semble un objectif lointain. A ce moment-là, on pourra dire que notre pays a atteint un niveau de maturité élevé en pensant ainsi à l'innovation et à la compétitivité des entreprises.