Plus belliqueux que jamais, plus provocant qu'il ne l'a été jusqu'ici, Benyamin Netanyahu multiplie ostensiblement les préparatifs pour une opération terrestre de grande envergure contre les deux millions de Palestiniens emmurés dans l'enclave de Gaza, soumis depuis sept jours à des frappes incessantes et de plus en plus meurtrières.La nouvelle offensive impliquant des chars est imminente, avait annoncé le premier ministre israélien en Conseil des ministres, expliquant aux Américains via leur chaîne CBS que le Hamas était seul à blâmer pour toutes les victimes civiles, car il place des roquettes et des postes de commande dans des maisons, des hôpitaux, près des crèches et des mosquées. Du déjà entendu qui exprime également la crainte de Netanyahu de voir l'opinion occidentale se retourner contre lui. Son blabla pour assurer "une sécurité durable" pour les juifs ne tient plus la route, les images en boucle à travers le monde de civils palestiniens soumis à des épreuves d'épouvantes, inhumaines, ont démystifié les explications de son opération "bordure protectrice". Selon une étude du bureau de l'ONU chargé des Affaires humanitaires, 80% des victimes sont des civils et le quart des mineurs. La volonté de tuer plus est manifeste. Les frappes aériennes et les tirs de chars et d'artillerie depuis la frontière n'ont pas suffi, comme les pluies de tirs depuis des bâtiments navals. Des commandos font des incursions au sol depuis la nuit de dimanche à lundi. Ça n'est pas suffisant aussi pour Netanyahu qui s'apprêtait lundi à lancer une opération terrestre de grande envergure, tout en intensifiant Gaza par air et depuis la mer. Plus 1500, le nombre des cibles attaquées en sept jours avec des cohortes de chars et de pièces d'artillerie déployées autour de l'enclave. La guerre la plus meurtrière depuis l'offensive de novembre 2012, qui visait déjà à "faire cesser" les tirs de roquettes de Gaza : 200 Palestiniens tués contre 6 Israéliens en une semaine. Une guerre asymétrique. Parallèlement, la police et l'armée israéliennes traquent des manifestants palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie. Sur le front diplomatique, le président Mahmoud Abbas, qui découvre de nouveau l'isolement de la cause des Palestiniens dans les pays susceptibles de tenir en laisse Netanyahu mais aussi le silence pesant, donc consentant, de ses pairs arabes, a demandé, dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU de placer officiellement l'Etat de Palestine sous le système de protection internationale de son organisation. Il a également réclamé la création immédiate d'une commission d'enquête. Sans trop se faire d'illusion, tant Israël jouit de soutiens inconditionnels à Washington, Paris, Londres et Berlin. Ban Ki-moon, incapable de faire respecter les résolutions de l'ONU pour ce qui a trait à Israël, lui a rétorqué en réitérant son appel à un cessez-le-feu ! Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a, quant à lui, une nouvelle fois souligné lors de sa dernière conversation avec Netanyahu que son pays était prêt à "faciliter" une cessation des hostilités, incluant un retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012. En attendant, l'armée israélienne menace de rééditer Sabra et Chatilla perpétrés par le sinistre Sharon au Liban dans les années 1980. A Paris, le président français a lui aussi appelé à un cessez-le-feu le plus rapidement possible. François Hollande avait le premier apporté son plein soutien à Benyamin Netanyahu et pour ne pas se déjuger à fait appeler par son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, Israël à "faire preuve de mesure dans sa riposte". Le permis de tuer est donc resté en vigueur même s'il est demandé à Tsahal de "respecter" les conventions internationales de la guerre. Les ministres allemand et italien, Frank-Walter Steinmeier et Federica Mogherini, sont par ailleurs attendus au Proche-Orient dans les prochains jours. La diplomate italienne, dont le pays préside l'UE, a prévu de rencontrer Netanyahu et Abbas, et son ministère a appelé la communauté internationale à trouver le "courage de mettre fin à l'une des guerres les plus longues de l'histoire contemporaine". Le pape François a, lui, lancé un appel pour la paix à Gaza, réclamant "des gestes concrets pour construire la paix". Pendant ce temps, rebelle et sourd, Netanyahu poursuit ses crimes de guerre.NomAdresse email
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Posté Le : 15/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com