Algérie - 05- La période Ottomane


L'Intronisation du Bey
Quand le bey nouvellement élu se trouvait en résidence à Qacentina, le pacha transmettait directement sa nomination, avec le caftan ou pelisse d'honneur, à l'agha en nouba et au diwan de la Casbah, avec ordre de destituer le bey en fonction et de procéder à l'installation de son successeur. Immédiatement l'agha et le diwan se transportaient à Dar El Bey (maison du gouverneur), pénétraient dans les appartements sans se faire annoncer, s'emparaient de la personne du bey et le jetaient en prison. Cette expulsion tout à la turque accomplie, on faisait venir le nouvel élu, qui prenait place sur un trône autour duquel se rangeait le corps des oulémas, les notables de la ville et les membres du diwan. Alors le bach kateb, seul debout, donnait à haute et intelligible voix, de façon à être entendu même du dehors, lecture des lettres de créance portant nomination du nouveau bey. Puis le titulaire revêtait le caftan d'honneur, les tambours battaient, les canons tiraient leurs salves et le crieur public allait proclamer son nom à travers les rues et les places publiques. En même temps, des courriers, porteurs de dépêches adressées aux kaïds et aux cheikhs de la province, étaient expédiés dans toutes les directions, pour y annoncer le changement qui venait de s'opérer. A partir de ce jour, le bey entrait en fonctions et prenait la direction des affaires. Quand, au contraire, le pacha faisait choix d'un bey pris dans les rangs de la milice d'Alger, c'était ce dernier lui même qui apportait avec lui ses lettres de créance et le caftan. Seulement par dépêche secrète, le pacha expédiait l'ordre d'avance à l'agha en nouba et au diwan de la Casbah, d'arrêter le bey en fonctions et de le mettre en prison ou à mort. Ce qui était exécuté sur le champ. Puis, dès que l'arrivée de son successeur était signalée, les oulémas, les notables et le diwan sortaient à sa rencontre pour le saluer. Alors il revêtait le caftan et, après lecture faite de sa nomination, il entrait en ville au son des tambours et au bruit de la canonnade, précédé du crieur public jetant aux oreilles de la population le nom de son nouveau maître.


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