La recherche a avancé dans le traitement de l'hépatite, a annoncé, hier, au forum d'El Moudjahid, le Pr Nabil Debzi, chef du service hépatologie du CHU Mustapha-Pacha, à l'occasion de la journée nationale de lutte contre l'hépatite. Il s'agit de la trithérapie qui a fait ses preuves aux Etats-Unis et en Europe mais pas encore introduite chez nous. C'est pour cela qu'un appel est lancé au ministre de la Santé, qui est spécialiste en hépatologie, pour donner son aval à une autorisation de mise en service (AMS). Il explique que « c'est une nouvelle molécule qui a guéri à hauteur de 70% des malades atteints d'hépatite ». Mieux, il ajoutera que « la recherche a fait de grands pas » et que « d'ici à 2015, de nouvelles molécules, qui sont en phase d'expérimentation, vont pouvoir guérir à 100% ». Sur le plan épidémiologique, l'Algérie est située dans une zone de moyenne endémicité. Selon les statistiques de 1998, l'hépatite B touche 2,18% de la population et 1% pour l'hépatite C. « Mais les véritables chiffres sont méconnus du fait de l'absence d'une enquête ciblée », affirmera l'orateur. Ce même responsable avancera que « la prise en charge est gratuite dans les structures de santé à travers le territoire national. Toutefois, le traitement, à lui seul, ne suffit pas, car la biologie moléculaire pour mesurer la charge virale ne peut se faire qu'avec des examens spécifiques. Ces derniers, malheureusement, ne sont pas disponibles de façon homogène ». Le Pr Saâdi Berkane, chef du service hépatologie au CHU Lamine-Debaghine, (ex-Maillot) confirmera que la biologie moléculaire n'est pas un luxe si on doit généraliser d'ici peu la trithérapie. Par ailleurs, il déplorera le manque de dépistage des femmes enceintes et l'absence d'évaluation des enfants nés en 2003 et vaccinés contre l'hépatite B. « Pourtant, une circulaire ministérielle a désigné les centres de référence quant aux moyens à mettre en 'uvre, il faut qu'ils suivent », a-t-il fait observer. L'autre volet débattu durant cette conférence est le lancement d'un registre pour le recueil des hépatites qui évoluent en cirrhose ou cancer du foie. Abordant le chapitre de la prévention, le Pr Debzi précise qu'entre la théorie et la pratique, il y a un grand fossé. « Souvent, les moyens ne suivent pas les textes, d'où une prévention qui doit faire partie de notre culture. Aussi, les maladies nosocomiales doivent alerter sur l'état des structures de santé », a-t-il commenté. « Des efforts sont à fournir pour le dépistage pré-nuptial pour régler le problème de la transmission de l'hépatite de la mère à l'enfant ainsi que la disponibilité des vaccins dont les ruptures de stock sont récurrentes ». L'autre fait relevé durant cette conférence concerne les nouveaux malades ayant contracté l'hépatite suite à la prise de drogue par voie intraveineuse. Pour le Pr Debzi, « c'est une nouvelle approche puisque la psychothérapie et le sevrage ne relèvent pas de la compétence du médecin traitant ».
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Posté Le : 08/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabéa F
Source : www.horizons-dz.com