Algérie

L'interventionnisme de l'Etat freine son développement Marché bancaire algérien


Depuis la crise financière de 2008, le discours des autorités bancaires s'est recentré sur un renforcement des règles prudentielles.
Si le contrôle de la place bancaire est aujourd'hui important et essentiel, d'avis d'expert, cela ne devrait en aucun cas occulter les problèmes réels auxquels est confronté le développement de l'activité bancaire en Algérie. La situation des banques algériennes peut paraître, sur bien de facteurs, paradoxale. Les dépôts démontrent une situation de surliquidités bancaires de près de 3000 milliards de dinars non capitalisées. En parallèle, le classement annuel Doing Business de la Banque mondiale place l'Algérie au rang des pays où il est le plus difficile pour une entreprise d'accéder au crédit. Si l'on ajoute le fait que les banques algériennes enregistrent les taux les plus élevés de créances non performantes, on est susceptible de parler d'une gestion chaotique de l'activité bancaire.
C'est dans ce contexte justement que le Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise) vient jeter un pavé dans la mare en évoquant le caractère «opaque» des transactions financières et bancaires en Algérie. Le Femise, qui vient en effet de publier une étude sur l'évolution des systèmes bancaires des pays du sud de la Méditerranée, relève les tares dont souffre le fonctionnement de la sphère bancaire en Algérie. Au-delà de la faiblesse des systèmes d'information, de crédit et des garanties aux créanciers, le Forum met en avant le haut degré d'interventionnisme de l'Etat qui «handicape le développement de la sphère bancaire». Cet interventionnisme s'illustre, selon le Femise, par le renforcement des barrières à l'entrée. En plus du nombre de demandes d'agrément refusées, le rapport met à l'index la règle des 51/49 introduite par la LFC 2009 et qui réduit fortement, selon le Forum, l'attractivité du marché algérien pour les banques.
L'analyse met également en avant la prédominance du capital public, lequel accapare 90% du marché bancaire algérien. Cela constitue, selon le Femise, une importante barrière à l'entrée au marché, en plus des «avantages injustifiés des banques concernées (publiques, ndlr)».
Autant de facteurs qui expliquent, selon le rapport, «la mauvaise qualité du crédit et l'exclusion du secteur privé du marché du crédit». Il est précisé que les banques publiques sont orientées vers le financement des entreprises publiques, lesquelles représentent à peu près un tiers du total de leur bilan.
Or, les entreprises publiques ne sont pas forcément économiquement compétitives et viables, ce qui explique, selon le Femise, le taux élevé de créances non performantes : un peu plus de 24% en 2009. Une situation qui induit des opérations fréquentes d'assainissement des bilans des banques et de rachat des dettes des entreprises par le Trésor.
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