Algérie

L'intervention précoce pour une meilleure prise en charge



Prise en charge insuffisante et absence d'établissements spécialisés : deux faits qui témoignent de la difficile insertion sociale des enfants et adultes atteints de troubles comportementaux (autisme) en Algérie. Au regard de la croissance du nombre d'enfants autistes, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière remet au goût du jour, le plan national autisme, toujours en élaboration, avec comme apport bénéfique, l'expertise étrangère.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Santé et de la réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a assuré que les objectifs portés par ce «plan d'action stratégique» sont focalisés sur l'amélioration de la prise en charge des autistes sur tous les plans. Dans une allocution du ministre, lue jeudi dernier par le docteur Djamel Fourrar, au siège du ministère de la Santé, et ce en marge d'un atelier dédié à l'évaluation des étapes de ce projet, il précise que «la mise en place officielle du Comité intersectoriel de l'autisme, installé le 10 juillet 2016 et qui continue de mener ses activités, témoigne de la volonté forte et inlassable des différents départements ministériels à répondre au besoin légitime des personnes vivant avec un autisme», a-t-il souligné. Des actions qui, selon lui, «permettront d'améliorer le dépistage, la pertinence du diagnostic et l'accompagnement, tout en évitant les déplacements coûteux». Le Pr Benbouzid soutient, en outre, que la nécessité de mettre en branle un plan de l'autisme multisectoriel est un grand pas en avant. Cet atelier, précise-t-il, permettra aux professionnels de faire jaillir les aspects cruciaux de ce programme national, tracé depuis des années maintenant. Le but de cette rencontre, dit-il, «est de propulser la problématique des troubles autistiques au premier plan». Il relèvera que la crise sanitaire a certes compromis l'état d'avancement de ce plan mais n'empêche «que tous les ministères impliqués poursuivent leurs activités de façon résistante», fera-t-il remarquer.
Pour sa part, Mohamed Chakali, responsable au département de la santé et de la réforme hospitalière, a précisé, lors de ce rendez-vous, que «les professionnels vont s'atteler à identifier les mesures réalistes et réalisables qui sont nécessaires à l'amélioration des conditions des autistes». Et ce, à travers l'ouverture de trois ateliers à savoir «celui de la prise en charge, celui de la formation et celui de la communication et de la sensibilisation des parents d'autistes». Détaillant un peu plus le programme en question, le professeur Chakali a fait savoir que des experts français, notamment, avec de grandes aptitudes dans le domaine ont, dans le cadre d'une partie du plan, «visité certains centres et services comptant des autistes à Alger puis établi un rapport basé sur l'observation». La finalité étant, dit-il, d'apporter les correctifs nécessaires au comportement des personnes qui accompagnent les enfants et les adultes atteints d'autisme. Les premières réflexions développées par ces experts étrangers invitent les autorités algériennes à se concentrer sur l'intervention précoce (dépistage) et, par conséquent, garantir une prise en charge rapide et efficace. Ces derniers ont dans ce sillage soulevé que «la perspective comportementale éducative et développementale est présente», mais pas assez traduite dans les pratiques quotidiennes observées. Les professionnels font également cas de la formation qui se heurte, selon eux «à des difficultés majeures». A côté, ils trouvent judicieux de «reconnaître les parents d'autistes en tant que partenaires à part entière», et ce en favorisant la sensibilisation et la communication.
M. Z.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)