Algérie

«L'intervention de l'ANP est audacieuse» Abdelaziz Rahabi à propos de l'assaut donné contre les terroristes à In Amenas



«L'intervention de l'ANP est audacieuse»                                Abdelaziz Rahabi à propos de l'assaut donné contre les terroristes à In Amenas
L'assaut donné par les services de sécurité contre le groupe terroriste auteur de l'attaque et de la prise d'otages à In Amenas «est une intervention audacieuse».
C'est ce qu'a affirmé l'ancien ministre de la Communication et ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi, en marge d'une conférence sur «Les relations algéro-françaises à l'aune du traité de l'Elysée signé en 1963 entre la France et l'Allemagne», organisée hier par l'Institut français d'Alger (ex-CCF). «C'est une intervention audacieuse et c'est notre droit de défendre les vies de nos invités et des ingénieurs étrangers qui sont en Algérie. C'est notre droit aussi de défendre nos infrastructures économiques», déclarait-il à des journalistes qui l'interrogeaient sur les réactions internationales par rapport à l'assaut donné par les éléments de l'ANP contre le groupe terroriste qui a attaqué, mercredi dernier, un site de production de gaz à In Amenas, dans la wilaya d'Illizi.
Pour Abdelaziz Rahabi, les autorités algériennes ne sont pas obligées de consulter des parties étrangères pour défendre leurs intérêts économiques. «Il n'y a aucun pays qui consulte l'Algérie quand il s'agit de ses intérêts à l'étranger. Nous avons confiance en nos services de sécurité et cela entre dans le cadre de notre souveraineté nationale. Il faut rappeler aussi que nous avons une expérience dans le domaine. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une coopération globale avec la communauté internationale dans le cadre de la lutte antiterroriste», explique-t-il. Dans ce sens, le diplomate considère que «le monde s'est aligné sur la position algérienne concernant la lutte antiterroriste». «L'Algérie est le premier pays qui a attiré l'attention sur les dangers du terrorisme international, et la communauté internationale s'est alignée sur cette position à travers l'autorisation d'une intervention militaire au Mali», indique-t-il. Pour lui, l'intervention de l'armée française au Sahel «est légale, d'autant plus qu'elle s'inscrit dans le cadre des résolutions de l'ONU». Il se montre également favorable à l'autorisation de survol du territoire national par les avions militaires français. «On ne peut être contre le terrorisme international et s'opposer à cette intervention militaire», souligne-t-il.
«Hollande a la volonté de normaliser les relations avec l'Algérie»
Abdelaziz Rahabi estime que le traité de l'Elysée signé, en janvier 1963, entre la France et l'Allemagne «peut être un exemple pour la normalisation des relations algéro-françaises». «Ce traité constitue un cadre général pour les relations entre la France et l'Allemagne. Il a réglé toutes les questions relatives à la coopération économique et militaire, la concertation, les échanges et l'apprentissage de la langue», explique-t-il. Selon lui, la déclaration d'Alger du 19 décembre 2012, faite à l'occasion de la visite du président français, François Hollande, en Algérie, «augure des relations exceptionnelles». «Entre l'Algérie et la France, il faut qu'il y ait une relation ordinaire et naturelle avant d'être une relation d'exception. Personnellement, je crois que le président Hollande a la volonté de normaliser les relations entre l'Algérie et la France et les hisser au niveau de relations stratégiques», soutient-il. Cependant, le conférencier relève l'existence de lobbys puissants qui s'opposent à toute normalisation des relations entre les deux pays.
«En France, il y a un très fort groupe de pression qui n'est pas favorable à une normalisation ou à des relations stratégiques entre l'Algérie et la France. Ces éléments, on les recrute beaucoup chez les harkis et dans l'extrême droite. Ce sont des lobbys extrêmement très forts. Il n'est pas normal que ces lobbys puissent infléchir les relations aussi denses entre l'Algérie et la France, dont la normalisation profite à tout le monde», précise-t-il, estimant qu'en Algérie aussi, «il y a des commerçants de la mémoire qui sont très influents». Pour dépassionner cette relation, le diplomate donne des pistes : «Il faut écrire objectivement l'histoire, travailler sur des projets stratégiques et sortir du simple commerce. Il faut aussi favoriser les échanges et permettre l'amélioration de l'image de l'Algérien en France.»


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