Algérie

L'intersyndicale sera-t-elle suivie'



L'action sera ponctuée par quatre sit-in, respectivement dans les wilayas de Bouira, Oran, Annaba et Ouargla.L'intersyndicale ne change pas d'avis! La grève générale devant avoir lieu aujourd'hui aura bel et bien lieu. C'est ce que nous a indiqué hier dans une communication téléphonique, Meziane Meriane, SG du Snapeste. La grève a été maintenue, précise notre interlocuteur, suite à la non-satisfaction de la plate-forme de revendications. La grève sera ponctuée par quatre sit-in dans les wilayas de Bouira, Oran, Annaba et Ouargla. «Ce n'est pas une grève contre les tutelles, mais contre le mutisme et l'immobilisme du gouvernement», a mentionné Meriane, ajoutant que l'action d'aujourd'hui ne sera pas la dernière en la matière. «Des actions pareilles seront organisées autant de fois qu'il le faudra», a fait observer notre interviewé. Pour ce qui est des revendications mises en avant, le SG du Snapeste les subdivise en deux.
«Des revendications d'ordre socioprofessionnel (amélioration du pouvoir d'achat et Code du travail) et d'ordre syndical (levée de la répression sur les libertés syndicales). L'intersyndicale renferme en son sein, pour rappel, 14 syndicats représentant plusieurs secteurs, à l'image de l'éducation, la santé, la Fonction publique, la poste, etc. L'action de l'intersyndicale n'est cependant pas synonyme de réussite pour beaucoup d'observateurs.
Les actions déclenchées par cette dernière n'ont pas été couronnées toutes de succès. La dernière en date, celle du 14 février dernier en l'occurrence, n'a pas suscité engouement. La grève n'a pas été suivie dans la plupart des secteurs, y compris dans ceux de l'éducation et de la santé. Les syndicats de l'éducation au nombre de 5 ont dû organiser une semaine après, soit les 21 et 22 février, une autre grève pour se faire entendre. Il faut dire que la perte d'influence de l'intersyndicale n'est pas sans raisons.
En effet, pour beaucoup de travailleurs, l'intersyndicale enfonce des portes ouvertes. Le refus du Code du travail qui n'est pas encore élaboré et dont le brouillon a été remis aux syndicats pour discussion et enrichissement est simplement de l'entêtement. De même pour la revendication portant révision des statuts particuliers.
Quand bien même cette revendication est rationnelle tant elle est imposée par la cherté de la vie, le timing pour la soulever présentement est loin d'être propice. D'abord au vu du contexte économique critique que traverse l'Algérie, ensuite du fait que le gouvernement doit faire face à d'autres préoccupations. La poursuite de la réalisation des projets de développement et le maintien des subventions sont de très loin prioritaires, s'accordent à dire de nombreux travailleurs. De plus, il faut dire que quoi qu'on dise, les travailleurs restent mieux lotis par rapport aux chômeurs et aux retraités. En effet, la majorité des corporations a bénéficié par le passé de la révision de ses statuts. Mieux encore, dans certains secteurs, à l'instar de l'éducation, l'enseignement supérieur, la santé et la poste ont tous bénéficié des rappels. Par ailleurs et au delà de ces arguments qui sont pratiquement partagés par la plupart des travailleurs, les actions de l'intersyndicale ont montré qu'elles ne portent désormais préjudice qu'aux citoyens lambda. C'est le cas au niveau des hôpitaux, des bureaux de poste, des mairie, etc. Le mal qu'ont occasionné les grèves successives dans le secteur de l'éducation aux élèves inspirent d'ailleurs beaucoup de travailleurs. La succession des grèves dans ce secteur a montré de la façon la plus claire que certains représentants de syndicats ne cherchent que leurs intérêts. L'exemple du Cnapeste est édifiant. Celui-ci a refusé en effet de dispenser les cours de rattrapage aux élèves sous prétexte que la tutelle n'a pas voulu revenir sur la décision de la ponction sur salaires.
Une excuse qui fait honte à tous les syndicats. «Réclamer un salaire pour des mois chômés est le pire qui puisse arriver au syndicalisme», souligne-t-on. Il est à noter sur un autre plan que le gouvernement, via les tutelles n'a jamais fermé les portes du dialogue. Ce sont les syndicats qui refusent désormais le dialogue et imposent des préalables.


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