Algérie

L?intersyndicale prépare sa riposte



L?intersyndicale de la Fonction publique n?a pas encore dit son dernier mot au sujet de la nouvelle grille des salaires, qualifiée de « floue ». Les membres de cette organisation se préparent à organiser leur riposte dans les prochains jours. Pour ce faire, c?est à la base que les syndicats autonomes qui composent cette organisation (Cnapest, Cla, Satef, Snapap, Snapsy, et Snpem) comptent se tourner afin d?arrêter leur position avant de définir une action d?envergure concertée. Il est à noter que ces syndicats ont déjà exprimé leur rejet de cette grille séparément. Intervenant hier lors d?une conférence de presse organisée au siège du Snapap, à Mohammadia, le SN à la communication du Cnapest, M. Lemdani, estime que la nouvelle grille des salaires « n?a pas répondu à l?amélioration des conditions de vie des fonctionnaires », en insistant sur le pouvoir d?achat qui est, à ses yeux, l?élément fondamental. L?orateur demande à ce que « les indemnités soient calculées en fonction du nouveau salaire de base et que le salaire soit indexé sur le pouvoir d?achat et l?inflation ». Le SG du Syndicat national des psychologues (SAP), Keddad Khaled, va plus loin en posant le problème du statut du syndicalisme en Algérie. Pour lui, « la situation est très dangereuse sur le plan social », regrettant « la mise à l?écart des syndicats autonomes dans les négociations opaques ». M. Keddad suggère à ce que l?avenir syndical soit dans l?action. A noter que le SAP a déjà initié un sit-in devant la direction générale de la Fonction publique pour le 30 octobre. Pour sa part, M. Osmane du Conseil des lycées d?Algérie estime que la nouvelle grille de rémunération n?est pas uniquement salariale, elle est aussi d?ordre politique. D?ordre politique, parce que, selon lui, « la politique salariale ne permet pas de bâtir un Etat moderne ». Pour lui, le fait que la grille soit élaborée par les pouvoirs publics sans concertation avec le partenaire social, est une violation de la convention 98 de l?OIT sur les négociations. M. Osmane cite comme deuxième violation, l?exclusion des fonctionnaires dans la confection du statut pour les contractuels de l?éducation. Cela sans omettre de regretter le fait que les pouvoirs publics désignent qu?une seule représentation comme partenaire social, l?UGTA en l?occurrence. Pour lui, « le pouvoir est en train de noyauter le partenaire social ». M. Sadali du Satef abonde dans le même sens, estimant qu?après la répression juridique, « les pouvoirs publics s?emploient à parasiter le champ syndical en créant des clones sociaux ». Pour ce syndicaliste, la nouvelle grille des salaires, qu?il qualifie aussi de « véritable tartuferie », est « injuste et ségrégationniste ». « Ségrégationniste parce qu?elle décrète une hogra sur les petits salaires », selon lui. M. Sadali estime que « le pays a besoin d?une médiation sociale ». M. Lemdani dénonce le fait que l?UGTA ait été « déclarée représentant exclusif » du monde du travail. « On ne peut pas faire la paix sociale avec ton ami déclaré », selon M. Lemdani, qui annonce une réunion du conseil national du Cnapest pour la première semaine de novembre pour décider d?une riposte à la nouvelle grille des salaires.


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