Algérie

L'intersyndicale passe à la démonstration de la mobilisation régionale



L'intersyndicale passe à la démonstration de la mobilisation régionale
Au troisième jour de sa grève, l'intersyndicale a organisé des rassemblements régionaux dans quatre chefs-lieux de wilaya. Des rassemblements qui ont drainé les foules, notamment les travailleurs de l'éducation.à Oran, ils étaient quelque 500 enseignants à participer au rassemblement de protestation qui s'est tenu, le matin, devant le siège de la wilaya, à l'appel de l'intersyndicale. Munies de banderoles, les délégations du Snapest, du Cnapeste, du CLA, du Satef, de l'UNPEF et du SNTE n'ont pas hésité à faire le déplacement depuis Naâma, El-Bayadh, Mascara, Mostaganem, Aïn Témouchent ou encore Tiaret, pour l'occasion. Ainsi au terme des trois jours de grève, ce rassemblement a permis de mesurer la détermination des syndicats à ne pas rester silencieux. Pendant plus d'une heure, les protestataires ont scandé des slogans interpellant le chef du gouvernement : "Sellal, les enseignants sont en colère. Honte, honte" ou à propos du ministère de tutelle sous-entendant que la ministre Benghabrit n'avait pas de pouvoir de décision : "Ministère sans décision". La protestation a été également canalisée par les forces de police qui ont maintenu sur le trottoir les enseignants les empêchant de perturber la circulation alors que les automobilistes qui ralentissaient pour comprendre ce qui se passait, étaient sommés de circuler. Le rassemblement durera plus d'une heure non sans que les contestataires se donnent rendez-vous, le 27 à Alger, pour une grande action unitaire.Seuls les syndicats de l'éducation étaient présents à SétifDes centaines de fonctionnaires affiliés aux différents syndicats de la Fonction publique ont répondu, hier, au mot d'ordre de l'intersyndicale pour un regroupement régional à Sétif. En effet, les protestataires venus de quinze wilayas de l'est du pays, étaient sur place dès 10 heures, scandant des slogans, dont : "Sellal, 60 ans de travail c'est impossible", sous les yeux attentifs des forces de l'ordre déployés en grand nombre. Des banderoles couvraient aussi la façade du bâtiment abritant les locaux de la wilaya et sur lesquelles était écrit : "Non à l'annulation de la retraite anticipée", "la retraite proportionnelle est un droit acquis et une ligne rouge", "Non à l'appauvrissement des travailleurs", "Ne touchez pas au pouvoir d'achat", "Non à un code du travail muselant les libertés" et "L'Etat a acheté la paix sociale avec la caisse des retraites". Au premier rang, les cadres des syndicats autonomes, notamment l'UNPEF, le Cnapeste et le SNTE suivis de nombreux militants, au point que la circulation automobile était quasiment paralysée sur l'avenue de l'ALN jouxtant le Park Mall Sétif, le siège de la daïra, la Grande Poste, le musée public, la maison de la culture, le siège de l'APW et autres institutions financières. Les éléments de la police chargés de régler la circulation ont éprouvé bien des difficultés pour maîtriser la situation car le sit-in a coïncidé avec les travaux du tramway sur l'avenue du 8-Mai-1945 appelée communément Route de Constantine.Soutenus par des cadres et membres des bureaux nationaux de leurs syndicats respectifs, les protestataires ne sont rentrés que vers midi, après avoir remis la lettre de l'intersyndicale au représentant du wali. Ils attendent un signe fort des hautes autorités de l'Etat afin d'éviter d'autres mouvements de protestation.Méga-sit-in devant le siège de la wilaya de BoumerdèsCette troisième journée de grève a été marquée à Boumerdès par l'organisation d'un méga sit-in devant le siège de la wilaya où des dizaines de représentants des syndicats autonomes venus de 11 wilayas, entre autres Boumerdès, Alger, Bouira, Blida, Médéa, Bordj Bou-Arréridj, Tizi Ouzou, Aïn Defla et Djelfa ont occupé le parvis du siège de la wilaya pour faire entendre leurs voix. Les grévistes, venus en grand nombre, ont brandi des banderoles sur lesquelles étaient inscrits en arabe des slogans hostiles au gouvernement : "Ya Sellal ya hagar el oumal", "Houkouma hagara tfahmet maâ shab echkara bach yahagro el-foukara" ou "On ne plie pas, on ne revient pas, la retraite est un droit constitutionnel". Les représentants des syndicats qui sont intervenus ont brocardé le gouvernement et sa politique d'austérité et se sont donné rendez-vous pour le 27 novembre à Alger. Il est à signaler qu'un important dispositif sécuritaire à été déployé sur les lieux pour parer à tout débordement. Vers midi, les grévistes sont rentrés chez eux dans le calme tout en promettant de revenir les 27, 28 et 29 de ce mois pour trois autres jours de grève.D. LOUKIL/F. SENOUSSAOUI/N. Zerrouki


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