Algérie

L'Intersyndicale de la santé décide de renouveler son débrayage cette semaine Alors que le ministère durcit ses positions


L'Intersyndicale de la santé décide de renouveler son débrayage cette semaine Alors que le ministère durcit ses positions
Lors d'une rencontre nationale des directeurs de la santé des wilayas, ce jeudi à Tipasa, le ministre de la Santé Abdelaziz Ziari a affirmé que «le dialogue constructif avec l'ensemble des partenaires restait ouvert pour débattre de certains dossiers, mais qu'il est hors de question de réviser le statut particulier et le régime indemnitaire qui ont été tranchés par la Direction de la Fonction publique». Et d'ajouter que cette décision est valable pour tous les secteurs et que «la mise en 'uvre du statut particulier et du régime indemnitaire a été précédée par une large consultation avec l'ensemble des partenaires sociaux». Réitérant la «disponibilité» de son département à «dialoguer avec tous les syndicats pour trouver des solutions appropriées qui satisfassent l'ensemble des parties concernées», il a appelé ces derniers à «bannir l'extrémisme et le jusqu'au-boutisme concernant des revendications impossibles à satisfaire».
«Les syndicats grévistes doivent s'éloigner des considérations extraprofessionnelles», a-t-il dit. Avant d'exprimer la disponibilité de son département à «dialoguer et à négocier sur certaines questions, telles que celles relatives au reclassement dans des postes supérieurs». Mettant en avant les spécificités du secteur de la Santé, M. Ziari a invité les syndicats grévistes à «prendre en compte l'intérêt des malades et à le privilégier en toute circonstance».
Abordant les retraits sur salaire des travailleurs grévistes, le ministre a indiqué que «la grève est un droit, mais qu'elle n'est pas un congé payé, d'où la défalcation automatique des journées non travaillées», a-t-il déclaré. En outre, il a indiqué que le taux de suivi de la grève était de 25%. Une donne en deçà des estimations des syndicalistes, selon M. Kedad, coordinateur de l'intersyndicale de la santé, qui a exprimé son étonnement à la lecture des déclarations du ministre.
Une nouvelle grève les 13, 14 et 15 mai
Aussi, M. Kedad a fait savoir que la décision des membres de l'Intersyndicale quant à un retour à la protestation les 13, 14 et 15 mai n'avait pas été prise à la lumière des déclarations du ministre mais suite à l'évaluation des trois journées de protestation les 6, 7 et 8 mai. «Cette décision a été prise au vu du mutisme et du mépris affichés par la tutelle, sa campagne de désinformation et ses intimidations. Ses déclarations viennent aujourd'hui conforter notre choix», a-t-il affirmé, déplorant que le ministre affiche un tel durcissement dans ses positions. «Pour nous, ces propos sont une provocation.
Le ministre va devoir en assumer les conséquences car nous n'avons nullement l'intention de reculer. Nos revendications sont légitimes et, contrairement à ce qu'il avance, elles ne sont pas d'ordre extraprofessionnel. D'ailleurs, j'aurais aimé qu'il soit plus explicite à ce sujet car j'ai dû mal à comprendre de quoi il s'agit», a-t-il affirmé. Réalisant que le ministre conditionne le retour au dialogue à certains critères, M. Kedad juge que la balle est dans le camp du gouvernement.
«Au lieu d'agir de la sorte et de distribuer les bons et les mauvais points, il devrait répondre favorablement à leurs doléances», a-t-il déclaré. «Le ministre a publiquement annoncé qu'il ne voulait pas introduire d'amendements sur le statut particulier et le régime indemnitaire alors qu'il n'a présenté aucune explication règlementaire qui empêche un tel procédé.
Et j'insiste sur le fait qu'aucun article de loi ne stipule qu'il faut des années avant de procéder à des amendements du statut particulier. Aussi, quand il suggère qu'une large consultation a permis d'aboutir à de tels statuts, il omet de dire qu'alors que nous avions signé le PV final pour la promulgation du statut particulier, le ministre de l'époque M. Barkat avait consulté sans nous l'annoncer son homologue de la Fonction publique qui avait émis des réserves et procédé à une correction dont nous n'avions pas été avertis.
Dès lors, nous n'avons pas cessé de réclamer la révision de ce statut et le respect des accords et des PV de réunion signés en présence de M. Barkat. Ce dernier nous a demandé d'être patients, toutefois, quelle fut notre surprise quand nous avions appris que le secteur de l'éducation avait arraché un nouveau statut particulier, alors que nous avions été les premiers à en faire la demande.
Ce «deux poids, deux mesures» qui persiste encore aujourd'hui, nous ne pouvons le tolérer», a-t-il affirmé. Revenant sur les pourparlers entamés avec l'actuel ministre, il a déploré que celui-ci n'ait pas respecté ses engagements dont l'instruction du Premier ministre qui engageait l'introduction d'amendements pour le statut particulier et le régime indemnitaire. «Dans son communiqué du 17 février dernier, il nous annonçait que cette procédure n'était pas de ses prérogatives alors que le Premier ministre en personne l'a instruit pour le faire. On s'interroge sur les contradictions et les incohérences du ministre», a-t-il dit.
Des ponctions sur salaire qui ne seraient pas justifiées
En outre, il a déploré que le ministre ait justifié les ponctions sur salaire car il estime que la représentativité des travailleurs dont le seuil minimum est fixé à 20% par la loi est largement acquise.
«Nous avons enregistré un taux de participation de 80%, le ministre, lui, avance 25% ; et même si ces chiffres ne correspondent pas à notre évaluation, la représentativité des travailleurs est conforme à la règlementation en vigueur et ne justifie nullement ces mesures de rétorsion.
De plus, il faut savoir que la loi stipule que les ponctions sur salaire doivent être l'objet d'une négociation avec le partenaire social selon un calendrier bien défini.
Le ministre agit unilatéralement sans en mesurer les conséquences», a-t-il dit. Ajoutant que les intérêts du malade ont été préservés, car le service minimum a été assuré, voire élargi pour certains cas.
«Le ministre s'est aligné sur le mécontentement des malades, il a opté pour une démarche opportuniste et tenté de dresser la population contre nous mais c'est à lui qu'incombe la déliquescence du secteur, pas à nous. En tout cas, notre mouvement ne s'essoufflera pas tant que le ministre campera sur ses positions ; dans e cas contraire, nous sommes et avons toujours été prêts pour le dialogue, la protestation n'étant pas une fin pour nous mais notre dernier recours. Au ministre de faire preuve de sagesse», a-t-il conclu.
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