Les protestataires ne s'expliquent pas leur remplacement par des agents inexperimentés.Au départ, ils étaient 41 agents de sécurité à tenir en permanence et ce, depuis le 18 février dernier, un sit-in devant l'enceinte du nouveau complexe gazier de Skikda «GL2K», construit par la firme américaine KBR. Aujourd'hui, ils ne sont que 33 à tenir encore le coup en s'obstinant farouchement à poursuivre leur mouvement de protestation sous une tente de fortune qu'ils ont dressée, près du complexe, pour y passer la nuit. Ces agents étaient employés par la Sarl Patriote, une société privée de gardiennage qui les a recrutés il y a plus de cinq ans déjà pour assurer la sécurité des chantiers du GL2K. La Sarl opérait en tant que sous-traitant de KBR. Une fois le projet achevé, les agents de Patriote ont reçu, le 16 février dernier, une notification de fin de contrat.Normal, nous explique-t-on, puisque le contrat de leur propre employeur contracté avec KBR était arrivé à terme. Ceci était juste pur comprendre la genèse de l'histoire. Pour revenir aux agents de sécurité et à leur sit-in, la parole a été donnée à un de leurs représentants. «La plupart de nous cumulent plus de cinq ans de service. On a accompagné le projet depuis la première pierre jusqu'à sa mise en production et aujourd'hui, voilà qu'on nous met à la porte. Plus grave encore, le GL2K a recruté de nouveaux agents inexpérimentés au lieu de nous accorder cet avantage. Nous estimons que nous étions prioritaires vu notre expérience et notre compétence», juge notre interlocuteur. Quand on lui demande d'évoquer les doléances de ses collègues, il reprend : «Nous voulons juste travailler. Que ce soit au GNL ou ailleurs, on veut assurer notre survie et celle de nos enfants. On n'a plus où aller aujourd'hui.» Il tiendra à mettre en exergue la situation difficile qu'ils vivent depuis plus d'un mois : «Il y a quelques jours seulement, un de nos collègue a été évacué à l'hôpital. Nous tenons à préciser que nous n'avons fait aucune grève de la faim.Non, notre mouvement est pacifique et il le restera même si on continue à nous cloisonner et à nous priver de tout contact avec les employés de la plateforme pétrochimique qui tenteraient de nous apporter leur aide.» La semaine dernière, des représentants de Patriote et ceux de l'inspection du travail sont venus pour enclencher le dialogue avec les agents. Ces derniers ont maintenu leur mouvement. «On a tenu à dire aux représentants de Patriote, notre ancien employeur, que nous n'avions aucun problème avec eux. Nous tenons à le préciser. Notre problème reste plutôt en relation avec notre désir de trouver un travail. Nous sommes dans notre majorité des pères de familles et nous ne voulons pas rentrer chez nous comme de simples chômeurs. Nous voulons du travail. C'est tout !» ajoute le représentant des agents de sécurité. Approché par nos soins pour mieux cerner ce problème, M. Djemaï, PDG de la direction régionale de la zone industrielle de Skikda «DRIK», a accepté de revenir sur le sujet : «D'abord, il faut préciser que ces agents n'ont aucune relation de travail avec le groupe Sonatrach. Ils ont été recrutés par un sous-traitant de KBR. Seulement, nous en tant que garants et premiers responsables de la sécurité du pôle hydrocarbures de Skikda, nous devions agir pour éviter toute anarchie dans un site des plus sensibles.D'ailleurs même le wali a apporté sa contribution en recevant, il y a quinze jours déjà, deux représentants de ces agents en leur promettant d'étudier leur situation au cas par cas tout en les rassurant qu'il ne ménagera aucun effort pour leur apporter son aide. On a aussi sensibilisé leur employeur pour qu'il vienne dialoguer avec eux. On a vraiment tout entrepris pour trouver une solution car on ne peut pas permettre une telle situation dans l'enceinte de la plateforme pétrochimique. La Drik se retrouve aujourd'hui à subir les erreurs de gestion des autres. Nous estimons que la Sarl Patriote est pleinement responsable de cette situation. Elle a procédé à la compression de 115 de ses agents et a même procédé au règlement des soldes de tout compte sans penser à restituer les badges et les cartes d'accès comme le stipule la loi dans de pareilles situations.» L'on apprend, de source sûre, que le délégué de la sécurité de la wilaya a rencontré hier (samedi) des représentants des agents de sécurité et les a informés que les services de la wilaya étaient en train d'éplucher les dossiers des 33 agents pour parvenir à proposer des postes de travail aux plus démunis. La firme américaine s'est également impliquée dans cette affaire en décidant de mettre en demeure Patriote dans le but de lui remettre l'ensemble des cartes d'accès du personnel qu'elle employait sur le site gazier. Les agents de sécurité, pour leur part, restent solidaires et campent sur leur position. «Accordez-nous des postes de travail et on lèvera aussitôt notre sit-in», maintiennent-ils. Affaire à suivre.
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Posté Le : 23/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khider Ouahab
Source : www.elwatan.com