Près de 6 ans après le séisme de 2003, l'opération de relogement des sinistrés dans la wilaya de Boumerdès n'est pas achevée. Le programme des 8000 logements prévus dans le cadre de la reconstruction n'est pas totalement réalisé.
Les différents projets lancés au titre dudit programme, à travers les différentes communes n'ont permis la réception que de 6287 unités. C'est ce que nous avons appris auprès des responsables de la direction de l'OPGI de cette wilaya. Le reste du programme connaît de grands retards, voire même de blocages parfois, suite à diverses contraintes. Dans ce cadre, l'on peut citer à titre d'exemple, le projet des 200 logements de la commune de Baghlia qui peine encore à démarrer en raison, dit-on, de la défaillance de l'entreprise chargée de sa réalisation. C'est le cas aussi du projet des 100 logements de Cap Djinet dont les travaux sont en cours. Les 144 unités restantes du projet des 300 logements des Issers ainsi qu'une partie du projet des 400 logements de Dellys ne sont pas encore réceptionnés.Les raisons invoquées pour expliquer le retard « sont liées à la non-performance des entreprises chargées de la réalisation et la résiliation de certains contrats. Mais aussi, aux difficultés d'accès aux terrains auxquelles ont fait face les différentes commissions avant l'entame des projets », indique-t-on. Il faut dire que ces handicaps se posent avec acuité et réapparaissent à chaque fois qu'on lance un programme de construction. Un constat qui se confirme à travers le taux de concrétisation des projets tous types confondus inscrits dans la wilaya. Pour ce qui est du volet attribution, les chiffres établis par l'OPGI à la fin de l'année 2008, indiquent que « sur les 6287 unités réceptionnées, 5903 sont livrées ». Un chiffre qui laisse à penser qu'un nombre important de logements de ce type n'est pas encore attribué, malgré le désarroi exprimé à maintes fois par les familles sinistrées qui continuent de vivre dans des chalets. A souligner que la grande partie des logements non attribués sont des F2.Dans ce cadre, il est utile de préciser que des dizaines de familles attributaires ont refusé les logements qui leur sont destinés, préférant rester dans leurs chalets en attendant leur recasement dans des logements qui répondent à leurs besoins. Néanmoins, s'il est vrai que certaines familles sont lésées, d'autres ne font que défier les autorités sans qu'aucun responsable ne daigne agir pour mettre un terme à leurs dépassements. En effet, dans nombre de communes, des familles sinistrées de petite taille ont refusé ce type de logements, quoique ces derniers leur conviennent parfaitement. Résultat : plus de 600 unités restent inoccupées et même abandonnées au moment où des milliers d'autres familles vivotent dans des baraques de fortune, dépourvues du moindre confort.À ce titre, dans la commune de Ouled Moussa uniquement, l'on a dénombré au moins 414 unités dont 151 F2 qui attendent d'être attribués depuis plus d'une année. De même pour les communes de Si Mustapha où l'on a recensé 98 unités dont 29 F3 et celle de Ouled Hadadj 50 unités, parmi lesquelles 18 F2. Dans les communes de Zemmouri, Boumerdès, Sidi Daoud et Corso, l'on fait état de 25 logements F2 qui tardent à être distribués. Les familles sinistrées, non recasées à ce jour, sont au nombre de 650 environ, dont la majorité habite dans des chalets. Six ans après le séisme, des dizaines de sinistrés réclament encore la prime de loyer accordée par le ministère de la Solidarité.A défaut de leur recasement, les responsables préfèrent gagner du temps en leur proférant des promesses qui, en réalité ne sont jamais suivies d'effet. Dans ce contexte, il est à noter que le nombre de logements réalisés au titre dudit programme (relogement des sinistrés) dépasse largement le nombre de sinistrés non recasés de la wilaya.
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Posté Le : 18/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ramdane Koubabi
Source : www.elwatan.com