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L'intégrité territoriale est une ligne rouge, le reste c'est de la littérature !




Publié le 28.11.2024 dans le Quotidien l’Expression
L'intégrité territoriale est une ligne rouge, le reste c'est de la pure littérature! Nous, Algériennes et Algériens, nous sommes nés d'une matrice fertile appelée: Diversité.
Et la diversité linguistique, culturelle, intellectuelle et ethnique ne constitue pas un danger pour une nation forte, bien au contraire elle est le trésor inépuisable d'un avenir prometteur et prospère. Toute nation qui ignore sa diversité culturelle ancestrale est une nation qui tourne le dos à son Histoire lumineuse. La culture est la clé fiable de tous les secrets de l'Histoire. Dans leur diversité féconde, les arts et la littérature sont les témoins vivants et légitimes de l'Histoire. Lorsque nous sommes, confortablement et librement, installés et engagés dans notre diversité culturelle et linguistique nous nous sentons en paix avec notre Histoire, avec notre présent et avec nous-mêmes.
Les arts et la littérature sont nos véritables réconciliateurs avec l'Histoire, avec tout ce qu'elle renferme de blessures et de conflits, d'espoirs et de confusions.
Parce que nous sommes les héritiers incontestables de l'écrivain et philosophe Apulée de Madaure (125-170), père du premier roman dans l'histoire de l'humanité, à savoir L'Âne d'or, nous nous regardons dans un miroir qui ne trahit pas la diversité. Nos traits et nos repères sont bien tracés. Parce que nous sommes légataires avérés de saint Augustin d'Hippone (354-430), maître du fameux livre La cité de Dieu, un philosophe de Thagaste, de Rome et de Milan, nous sommes, par la générosité de l'Histoire et de la géographie, des citoyens fiers de la mémoire féconde de leurs ancêtres quelle que soit leurs croyances. Parce que nous sommes les héritiers du patrimoine de Juba 2 fils de Cherchell, le roi savant, et afin d'être en harmonie avec notre Histoire, nous devrions être les fervents défenseurs de la raison, de la science et de la nouvelle Numidie: L'Algérie nouvelle. Parce que nous sommes les héritiers d'Ibn Khaldoun (1332-1406), le grand érudit qui a écrit La Moqaddimah, une oeuvre universelle et unique, réfugié dans les grottes de Taoughazout près de Frenda, wilaya de Tiaret, nous devons le glorifier dans nos bibliothèques et l'enseigner dans nos écoles et nos universités. Parce que nous sommes les héritiers de Ben M'sayeb, décédé en 1768 à Tlemcen, un poète raffiné et ingénieux, écrivant entre religieux et profane, toujours fier de sa langue populaire, nous devons être dignes de notre algérianité linguistique.
Parce que nous sommes les descendants de Jugurtha, de Lalla Fathma Nsoumer, de Cheikh El Haddad, de L'Emir Abdelkader, de Bouamama, de Ben Badis, de Si Mohand Ou Mhand nous avons la tête dans la diversité créative, le pied dans l'étrier du courage et le coeur battant pour la patrie.
Parce que nous sommes les héritiers de tout ce beau monde multicolore de l'art, de la littérature et du courage, d'hommes et de femmes de paix et des guerres justes, cette terre continue à enfanter des génies. Ce pays est un trésor humain par ses langues différentes et par ses sensibilités intellectuelles et esthétiques.
Algériennes et Algériens que nous sommes, nous sommes fiers de notre paysage littéraire pluriel, qui de plus en plus, se consolide dans nos langues nationales à savoir l'arabe et le tamazight et dans d'autres langues étrangères. Ces écrivains modernes qui excellent en langues arabe classique Al-Fosha en produisant de beaux textes en prose ou en poésie:Ahlam Mosteghanemi, Rabia Djelti, Slimane Djouadi, Achour Fenni, Bachir Mefti, Hakim Miloud, Ismail Yebrir, Djilali Amrani, Djilali Khallas, Abdelouahab Ben Mansour, Abdelouahab Aissaoui, Abdallah Al Hamel, Ibrahim Seddiki, Samir Kacimi, Rochdi Radouane, Azzedine Mihoubi, Abderrezak Boukeba, Ahmed Dallabani, Abdelhamid Chekiil, Djamel Foughali, Idriss Boudiba, LamisSaidi, Ahmed Abdelkrim, Mohamed Zetili, Fayrouz Recham, Hadjer Kouidri, Mohamed Kamoun, Abdelbass el Bani...
Ces écrivains qui persistent sans relâche, avec courage et espoir en écrivant en langue amazighe longtemps marginalisée, condamnée et poursuivie: Amar Mezdad, Said Sadi, Salem Zenia, Djamel Laceb, Hacène Halouane, Younes Adli, Aït Menguellet, Zohra Aoudia, Dihya Lwiz, Lynda Koudache, Ahcène Mariche, Farida Sahoui, Mohand Akli Salhi... Une nouvelle génération continue à écrire en français pour dire que nous ne sommes pas des Français, que nous sommes la voix de l'humanité: Kaddour M'Hamsadji, Rachid Boudjedra, Djoher Amhis, Abdelkader Djamai, Youcef Merahi, Mohamed Sehaba, Hamid Grine, Mostapha Benfodil, El Mahdi Acherchour, Ferroudja Ousmer, Lynda Chouiten, Adlène Meddi, Chawki Amari, Ouarda Baziz Chérif, Saïd Boucetta, Mourad Brahimi...Parce que la diversité linguistique dans notre pays est portée par toutes ces belles voix littéraires, l'intégrité territoriale nationale est entre de bonnes mains.
Amin Zaoui




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