Photo :Riad
Par Samira Imadalou
Sans nul doute, la conjoncture économique mondiale ne sera pas sans effets sur le continent africain de manière globale et sur le Maghreb de manière particulière. Et pour cause, les relations économiques et commerciales des pays de cette région sont beaucoup plus importantes avec les pays en crise qu'entre eux. La sonnette d'alarme a déjà été tirée sur la nécessité d'inverser la donne. Mais la situation n'avance pas au vu de la stagnation des projets lancés dans le cadre régional. L'exemple le plus édifiant est la création d'une banque maghrébine d'investissement et de commerce (Bmice). C'est en fait l'un des symboles du blocage de l'organisation régionale. Un projet lancé depuis deux décennies (la signature de l'accord remonte à 1991) mais qui tarde à être concrétisé. Il a traversé de nombreuses étapes. Des rendez-vous qui finissent par être ratés. Le dernier en date remonte à septembre 2010. Encore une fois, on annonce son lancement pour le premier trimestre de l'année en cours. Mais cette fois, sera-t-elle la bonne ' Car, à chaque fois, des dates sont avancées sans pour autant être respectées. Et pourtant, le rôle de cette banque dans le renforcement des relations économiques entre les cinq pays du Maghreb est à chaque fois mis en exergue, que ce soit par les experts, les dirigeants ou les institutions internationales. D'ailleurs, le site Internet de l'Union du Maghreb arabe (UMA) définit la principale mission de cette institution financière régionale comme étant la promotion des échanges intermaghrébins et la contribution à l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée. Une intégration qui se fait toujours attendre, particulièrement en cette période de turbulences et
d'incertitude économique à l'échelle planétaire. De forts espoirs sont donc fondés sur cette banque qui, faut-il le rappeler, a été au centre d'une rencontre cette semaine en Mauritanie (Nouakchott), en présence de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, en tournée en Afrique. Et ce lors d'une rencontre sur la complémentarité économique entre les pays du Maghreb.
Les pays maghrébins semblent avoir achevé de payer chacun leur quote-part des 100 millions de dollars constituant le capital de la Bmice, c'est-à-dire 500 millions d'euros répartis en cinq participations égales. La Mauritanie a été le dernier pays à payer sa participation dans le capital de la Bmice, selon le journal français Le Figaro. Peut-on donc dire aujourd'hui que les contraintes à la création de la banque sont levées '
Attendons pour voir. Si l'échéance fixée cette semaine est respectée, on peut espérer un démarrage effectif de la banque cette année, pour enfin entamer la marche vers l'intégration maghrébine. Mais ce n'est pas le seul dossier en suspens. La création d'une zone de libre échange maghrébine est l'autre chimère de l'UMA. Les avis divergent à ce sujet. Même l'Algérie a émis des réserves dans ce cadre par la voie officielle.
Globalement, dans les cinq pays, certains parlent de la nécessité d'aller vers une zone de libre échange alors que d'autres préfèrent lancer une communauté d'affaires maghrébine. Pour mettre en place cette communauté, faudrait-il encore développer le secteur privé dans la région.
Ce qui avance à pas de tortue. Ce qui bloque ainsi le projet de l'intégration économique des pays du Maghreb. Ce qui fait qu'aujourd'hui, le Maghreb reste l'une des régions du monde les moins intégrées alors que des études, présentées fin 2012 à Alger, lors d'un séminaire sur le rôle de l'Union européenne dans le renforcement des relations inter-Maghreb, relèvent que l'intégration tant attendue pourrait accroître la richesse de chacun des pays de 1 à 2% par an et créer de l'emploi. Les Européens plaident aussi pour une plus grande intégration économique et n'ont pas cessé de formuler des propositions pour aider au développement du secteur privé, via des réseaux de banques et de milieux d'affaires à une meilleure intégration commerciale. Ce qui passe aussi par une amélioration des infrastructures en matière de transports et de réseaux d'information. L'un des secteurs où les perspectives d'intégration sont importantes est celui des énergies renouvelables, avec la perspective de créer un marché intégré de l'énergie. Ce sera pour quand ' Ce qui est certain pour l'heure c'est que les pays du Maghreb n'ont pas d'autres choix à l'ère de la crise économique mondiale que de mener ce chantier de l'intégration à bon port. Sans perdre de temps et en mettant de côté les divergences politiques
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Posté Le : 11/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S I
Source : www.latribune-online.com