Algérie

« L'institution sous un statut intérimaire »


Le Conseil national économique et social (CNES) veut renforcer ses capacités et élargir son audience pour devenir un des creusets du « consensus social » nécessaire à une bonne conduite du développement national durable. Pour atteindre ce but, l'institution consultative envisage d'opérer « toutes les ouvertures possibles en direction de l'expertise nationale, du réseau universitaire, des centres d'études et de recherche ainsi que des agences exécutives du système onusien », selon les termes d'une « note-circulaire » adoptée récemment par le bureau du conseil. La réunion du bureau, sous la conduite du président du CNES, Mohamed Seghir Babès, était consacrée à la programmation des activités du conseil pour l'année 2006 et aux orientations générales relatives à ses actions à moyen terme (2007-2009). La démarche ainsi approuvée pour une ouverture plus large du CNES sur son environnement extérieur est censée lui permettre, selon son instance dirigeante, d'« innover et de porter (ses) aptitudes et (ses) habiletés déjà consacrées à leur optimum d'efficacité et de pertinence », mais aussi d'agrandir « l'espace où se forge idéalement le consensus social autour des tâches stratégiques de développement national durable ». Au plan de son organisation et de son fonctionnement internes, il compte « se donner de nouvelles formes d'organisation et, à terme, de nouvelles formes de représentation ». En attendant, l'institution « fonctionnera de manière souple et décloisonnée, sous un statut intérimaire », relève-t-on sur la note-circulaire, qui ne fournit pas davantage de précisions. Le CNES a, par ailleurs, tracé ses « axes de travail » pour le court terme et qui se résument à l'élaboration de quatre rapports nationaux sur les quatre thèmes déjà jugés prioritaires par sa session ordinaire de l'été dernier, en l'occurrence le développement humain, la pauvreté, les libertés économiques et la gouvernance. Conformément à l'esprit de concertation qu'il entend imprimer désormais à son action, il prévoit de créer, pour l'élaboration de ces rapports comme pour ses activités futures, un maximum de relais avec les instances gouvernementales et, en général, avec « toute la sphère des pouvoirs publics ». Le conseil envisage ainsi d'associer « étroitement » les pouvoirs publics, les organisations de la société civile et d'autres organisations non gouvernementales, les « personnalités indépendantes et compétentes » et les réseaux d'experts et de recherche. Selon les conclusions de la réunion du bureau du CNES, le conseil traitera des politiques publiques et y apportera ses avis, durant les années qui viennent, essentiellement en fonction de la manière avec laquelle seront menées les réformes économiques. Le CNES prévoit aussi de tenir compte, dans ses différentes appréciations, du rythme et de la qualité de l'exécution du programme complémentaire de soutien à la croissance (2005-2009) pour lequel une enveloppe budgétaire colossale est mobilisée (4600 milliards de dinars ou 60 milliards de dollars). Concernant le très attendu rapport sur la conjoncture économique et sociale de l'Algérie que le conseil publiait tous les six mois, le bureau « a estimé nécessaire d'en reformuler l'assise méthodologique pour la conformer aux standards universels appliqués en la matière ». Quant aux autosaisines, le bureau du CNES considère qu'elles « devront privilégier les thématiques de portée stratégique et singulièrement celles sensibles du point de vue de leur impact au plan économique et social, telles que celles liées à l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE et celles résultant de la prochaine accession à l'OMC ». Le conseil programme aussi de moderniser son système de communication et de renforcer son action internationale. Sous la conduite de son nouveau président, M. Babès, l'institution se trace, en somme, une triple perspective ainsi résumée par son bureau : « Consacrer le CNES dans sa fonction éminente de conseiller privilégié des plus hautes autorités nationales et des pouvoirs publics en général », « transformer le CNES en véritable ''table de concertation permanente'' » et « projeter le CNES au rang de pôle indépassable d'attraction, de captation et de capitalisation des systèmes internationaux d'évaluation, de contrôle et de suivi des politiques publiques ».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)