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L'Institut océanographique de Paris plonge au secours de la méditerranée et ses grandes espèces



L'Institut océanographique de Paris plonge au secours de la méditerranée et ses grandes espèces
ENVIRONNEMENT - L'Institut océanographique de Paris s'engage pour la protection des grandes espèces marines en Méditerranée. Il souhaite des mesures de protection au sein de cette zone géographique particulièrement soumise à la pression de l'homme...

Chaque année, près de 100 millions de requins disparaissent. A ce jour, 20% des requins et raies du monde entier sont en danger d’extinction, selon les chiffres de l’UICN (Union nationale pour la Conservation de la Nature). Parmi les 465 raies et requins recensés à ce jour en Méditerranée, seules quelques espèces sont inscrites dans les annexes de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction) et font l’objet d’un commerce international réglementé: le requin baleine, le grand requin blanc, le requin pèlerin et les requins scies.

Les grandes espèces marines, l’Institut océanographique de Paris-Fondation Albert Ier, Prince de Monaco, en a fait l’une de ses priorités. Il a annoncé cette semaine souhaiter la «mise en place de réglementations internationales permettant la sauvegarde des requins et des grands prédateurs.» Son directeur général, Robert Calcagno, a expliqué à 20Minutes que cela «doit passer par la création d’aires marines protégées, outil que tous les chercheurs et même les pêcheurs reconnaissent comme très utiles.» Celles-ci permettent aux espèces de «se reproduire et grandir sans la pression de l’homme.» Considérées comme efficaces pour les petites espèces, elles peuvent aussi protéger les grandes espèces «à condition de leur attribuer un périmètre suffisamment largement, et si possible international et de côte à côte, comme le Pélagos, qui forme un grand triangle entre la Sardaigne, Gênes et Saint-Raphaël.»

«L’homme prend tout ce qu’il trouve dans la mer, et le plus possible»

La régulation est le deuxième levier que l’Institut océanographique entend promouvoir. «Il faut que les pouvoirs publics mettent plus de régulation dans les océans. Nous sommes dans une problématique de cueilleurs-chasseurs dans laquelle l’homme prend ce qu’il trouve dans les mers, et le plus possible. Il faut donc réduire les quotas de pêche pour les grandes espèces, et davantage d’inscriptions sur les listes de la Cites.» Sur ces points, qui font régulièrement l’objet de batailles entre associations et pouvoirs publics, Robert Calcagno estime que «nous ne sommes dans des batailles que l’on peut gagner en dix-quinze jours» et préfère regarder «le chemin parcouru depuis 10-15 ans grâce à la prise de conscience des décideurs». «Il faut faire passer un message de persistance.»

Surtout que le phénomène de surpêche n’est pas le seul responsable. La pression humaine sur la Méditerranée, c’est aussi la pollution. «Cette mer, quasiment fermée, ne représente que 1% de la surface des océans dans le monde. L’urbanisation des côtes, déjà très conséquente, se poursuit, surtout sur les côtes du sud, générant d’immenses pollutions dans la mer, sans doute à l’origine de la prolifération des méduses, et responsable de la disparition des tortues. Toute cette pression impose des mesures de protection.»


* Photo : Un grand requin blanc - Jeannot Lapeyre AFP/Archives

M.B.


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