Algérie

L’Institut national du travail est chargé de mener des enquêtes sur le chômage


Quand Louh remet en cause les chiffres de Ould Abbès Les pouvoirs publics ne donnent plus de crédit aux chiffres démesurément bas du nombre de jeunes algériens chômeurs, régulièrement annoncés par le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, qui vient de subir un désaveu en bonne et due forme de la part de son collègue au gouvernement, Tayeb Louh. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a annoncé, hier, que l’Institut National du Travail (INT) a été chargé officiellement d’effectuer, «à partir de 2009, des enquêtes sur la situation de l’emploi et le taux de chômage». Résultat des comptes: les chiffres avancés par son collègue ne seraient pas fiables! Tayeb Louh, visiblement soucieux de voir plus clair, a donc chargé l’INT de réaliser quatre enquêtes par an sur l’emploi et le taux de chômage, avec une moyenne d’une enquête chaque trimestre, a-t-il souligné lors des travaux de la réunion régionale regroupant les directeurs de l’Emploi, tenue à Alger. Le ministre précise que cette mesure vise à assurer «une bonne maîtrise» des statistiques du travail et permet également de fournir des informations exactes et précises sur la situation de l’emploi. C’est ce qui s’apparente à un cinglant désaveu du travail censé avoir été effectué par le département de la Solidarité nationale. Pis encore, le ministre du Travail a annoncé la mise en place d’une commission nationale de l’emploi qui sera présidée par le Chef du gouvernement et regroupant tous les ministres concernés par le secteur de l’emploi. Cette commission sera chargée d’examiner un rapport annuel sur la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage qui sera élaboré par une commission technique. Ce qui sous-entend que le dossier du chômage ou de l’emploi va filer des mains de Ould Abbès qui s’est distingué en annonçant des chiffres ronflants, assez souvent démentis par la réalité du terrain. En revanche, Louh confirme avoir hérité de ce dossier sensible puisque c’est lui-même qui va présider cette commission technique qui sera également installée prochainement et qui regroupera les représentants de tous les ministères concernés par ce secteur. Elle aura notamment pour mission d’élaborer son rapport annuel sur la situation de l’emploi en définissant les problèmes et les obstacles qui entravent ce secteur, ainsi que les mesures permettant de le promouvoir, et établira le taux de chômage réel. Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le cadre de la «stratégie globale de lutte contre le chômage et la promotion de l’emploi, basée sur le secteur économique créateur de richesses et d’emplois» devait expliquer le ministre. Il faut croire que le gouvernement de Belkhadem a fini par être édifié sur le fossé séparant les chiffres triomphants de Ould Abbès qui avait même annoncé un taux de chômage inférieur à 9% en 2009, «meilleur à celui de l’Allemagne», et le nombre impressionnant de demandeurs d’emploi répertoriés. Aussi, la multiplication des «émeutes du chômage» dans plusieurs régions du pays, notamment à Gdyel, à Béni-Abbès, à Tiaret et à Chlef, aura battu en brèche l’optimisme du ministre de la Solidarité réduit à tenter d’éteindre le feu. Il va sans dire que la hausse inquiétante du phénomène des harraga parmi la jeunesse est un indice probant quant à la faillite des dispositifs de l’emploi qui s’apparentent à un cautère sur une jambe de bois. Amine Makri
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