L'exclusion de Rachid Halet n'a pas livré tous ses secrets et risque d'installer durablement le FFS dans l'instabilité.Dès que son exclusion du parti s'est avérée officielle, Rachid Halet, qui fait partie des cadres les plus anciens du FFS, a déclaré que si jamais celle-ci venait à se concrétiser, il ne se tairait pas. «Je ne me laisserai pas faire», a-t-il promis. Un mois est déjà passé depuis sa radiation et rien n'a été fait. Capitulation' Loin s'en faut. C'est du moins ce que nous a déclaré un cadre du parti proche.«Une riposte concertée et élargie à l'ensemble des militants et cadres du parti est en cours d'élaboration. Elle se fait conformément aux textes du parti qui ont été, pour précision, violés par la direction actuelle. L'exclusion de Rachid Halet est en effet illégale parce que son mandat en tant que membre de l'Instance présidentielle lui a été conféré par le congrès et seul le congrès peut le lui retirer. Nous allons donc travailler dans la sérénité et préparer le redressement du parti», nous a-t-on confié. Cette version est corroborée par les déclarations de Rachid Halet qui a vivement insisté sur le respect des textes dans ses sorties publiques et qui a recommandé de chasser «la clique des putschistes» lors du VIe congrès du parti. «Le problème n'est pas ma radiation que je rejette pour les raisons que j'ai déjà expliquées dans ma déclaration car elle ne réglera pas le problème. Celui-ci peut être résolu avec l'éviction de l'équipe qui a squatté la direction du parti. Seul son départ à l'occasion du sixième congrès peut changer les choses. Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul nous ont complètement gangrené les instances de la direction», a-t-il déclaré dans ce sens il y a quelques semaines. Ainsi, il est compréhensible que l'aile du FFS hostile à tout rapprochement stratégique avec le pouvoir est en train de se préparer pour réorienter le parti de l'intérieur en pesant de tout son poids lors du 6e congrès. Il est aussi question également, selon certaines indiscrétions, de peser dans le choix des candidats du parti aux prochaines législatives car, estime-t-on, le contrôle de la législature assure largement le contrôle du congrès. Contacté pour commenter ses éléments d'informations, Rachid Halet n'a pas voulu disserter sur la riposte qu'il prépare avec «ses camarades». Il s'est contenté d'expliquer les tenants et aboutissants de la crise qui secoue le FFS. «Le problème au sein du FFS n'est pas dans son orientation générale. C'est un problème d'hommes et d'alliance. Problème d'hommes parce qu'il n'existe pas de cadres suffisamment formés, cultivés et lucides au sein du parti pour porter un projet politique aussi consistant que «le projet de reconstruction du consensus national». Problème d'alliance parce que la direction actuelle dit une chose et fait le contraire. On ne peut pas critiquer d'un côté et se faire offrir des cadeaux d'un autre côté. Le FFS est en train de se compromettre en se rapprochant du pouvoir à l'insu des militants», nous a-t-il déclaré. Pour étayer ses propos, M. Halet a expliqué le fait que le FFS veut être désormais partie intégrante du système qu'il a toujours combattu. «L'annonce par le FFS de sa participation aussi bien aux législatives qu'aux locales et, ce, sans déclarer que la participation au gouvernement est une ligne rouge à ne pas franchir, est l'expression d'une abdication, d'une offre de service. C'est un processus d'alliance systémique qui se met en place à travers cette démarche. Par réalisme et sens des responsabilités, il est normal que, dans certaines conjonctures, le parti participe à des élections. Mais procédant comme le font certaines personnes au sein du FFS, on se rapproche du système pour en faire durablement partie», a-t-il indiqué. «Déclarer que le changement se fera par les élections est tout autant une preuve que la démarche de la direction actuelle est une offre de service», a-t-il ajouté. Ainsi, contrairement aux autres cadres exclus du parti et qui ont fini par souscrire à leur déchéance juste après quelques semaines de résistance, Rachid Halet et ses partisans semblent avoir le souffle assez long pour inscrire leur entreprise de redressement du parti dans le long terme. Le statut de membre de l'Instance présidentielle de ce dernier y est certes pour quelque chose, mais l'infondé de la décision prise par «les putschistes» pèse aussi dans l'équation. malgré le calme apparent qui semble régner au sein du FFS, une tempête couve en son sein et risque d'éclater à tout moment et remettre, encore une fois, le parti dans une situation d'instabilité qui risque de lui coûter trop cher, surtout si elle venait à coïncider avec les législatives qui arrivent à grands pas.
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Posté Le : 14/01/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar INGRACHEN
Source : www.lexpressiondz.com