Les participants
à la journée de sensibilisation sur les dangers de l'exploitation des enfants,
organisée jeudi à Oran, étaient unanimes pour déclarer que de «graves dangers»
guettent l'enfant qui travaille, notamment les préjudices pouvant affecter la
croissance, les conséquences psychologiques, mais aussi physiologiques et
biologiques entraînées par le contact avec divers produits menant parfois à des
maladies graves ou à la mort.
Organisée par
l'Inspection régionale du travail au niveau de l'Institut technologique de
santé publique, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le travail
des enfants (12 juin), cette rencontre était une occasion pour faire ressortir
l'importance de la prévention dans ce domaine. L'inspecteur régional du
travail, qui a affirmé que les pires formes de travail des enfants n'ont pas
été relevées à Oran ou ailleurs au niveau national, a déclaré que ses services
veillent sur l'application de la réglementation en vigueur.
«Pas moins de 80
inspecteurs du travail participent à la lutte contre ce phénomène au niveau de
la région recouvrant six wilayas (Oran, Mascara, Mostaganem, Sidi-Bel-Abbès,
Tlemcen et Aïn Témouchent). Des mesures répressives, allant des procès-verbaux
aux actions en justice, sont menées contre les contrevenants », a précisé le
même responsable.
Même si les
statistiques officielles indiquent que le phénomène n'est pas très répandu en
Algérie, il y a un vide statistique dû en grande partie au fait que les enfants
exercent généralement «en cachette». En matière de textes de lois, l'Algérie,
qui a ratifié toutes les conventions internationales en matière de protection
de l'enfance et promulgué des lois qui prévoient des châtiments plus sévères à
l'encontre des crimes et délits commis contre les mineurs, est un pays «des
plus protecteurs en la matière».
Néanmoins,
l'application de ces lois sur le terrain se heurte à «bon nombre de
difficultés». «Pouvoir verbaliser ou constituer un dossier à l'encontre d'un
employeur d'enfants, il faut pouvoir faire le constat sur site et disposer de
preuves.
Or, le travail
des enfants est souvent entouré d'un grand secret, en plus du fait que la
plupart des enfants qui travaillent sont des vendeurs à la sauvette et il n'est
pas évident d'identifier les employeurs», dira un inspecteur du travail.
Selon une enquête
réalisée récemment par le ministère de la Santé en collaboration avec des
organisations internationales, dont notamment l'Unicef, le Finuap et l'Onusida,
4,7% des enfants âgés de 5 à 15 ans sont concernés par le phénomène du travail
en Algérie, ce qui représente 334.000 enfants. Le travail dans l'entreprise
familiale semble être la forme la plus répandue et concerne 3,1% des enfants.
L'exercice
d'activité économique en dehors du ménage touche 1,2%, alors que 0,8% des
enfants effectue des travaux domestiques. Le travail rémunéré en dehors du
ménage constitue, par contre, un phénomène rare et concerne 0,3% de cette
catégorie, indique l'enquête.
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Posté Le : 13/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com