Algérie

L'insoutenable statu quo Edito : les autres articles



A croire que la mise en place de l'Autorité palestinienne allait être une fin en soi, alors même que les accords (d'Oslo) palestino-israéliens de 1993 sont morts et enterrés. Ou encore qu'elle serait l'arbre qui cacherait la forêt. Pourtant, la réalité palestinienne continue à se décliner en nouveaux territoires colonisés, en tués palestiniens et aussi en milliers de prisonniers dans un silence assourdissant. Et tout cela montre à quel point les institutions palestiniennes ne servent à rien ou, pire, comme les en accusent des Palestiniens, à faire la police pour les Israéliens, ce qui n'a jamais été prouvé.
Mais à l'inverse, elle n'a jamais pu disposer des moyens pour s'opposer à la machine de guerre israélienne qui s'abat jusque et y compris dans les territoires théoriquement sous le seul contrôle des Palestiniens. Il en est ainsi des deux chaînes de télévision palestiniennes de Ramallah (siège de l'Autorité palestinienne) réduites au silence, ses émetteurs et ses équipements ayant été démantelés et pillés par les Israéliens. Le procédé est le même quand il s'agit d'étendre la colonisation israélienne. Et ce qui a été commis hier l'a été alors que les chrétiens de Palestine célébraient la fête de Pâques. L'armée israélienne a en effet démoli des maisons et des dizaines de pylônes électriques dans la région de Bethléem, en Cisjordanie occupée.
Mazen Al Azzeh, coordinateur d'un comité local anticolonisation, souligne que les Israéliens «veulent confisquer des terres pour les colons afin de relier les colonies de Kfar Etzion et Har Gilo», situées à dix kilomètres l'une de l'autre. Cela se passe au moment où le monde a le regard braqué ailleurs. Il lui est tout de même difficile de dire qu'il ne savait pas, tant son attention est constamment sollicitée aussi bien par l'ONU que les organisations de défense des droits de l'homme. En ce sens, la haut commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a soumis, le 19 mars 2012, un rapport couvrant la période allant du 1er décembre 2010 au 15 novembre 2011, dans lequel, elle a relevé l'«impunité pour les actes de violence perpétrés par des colons» qui a pris des dimensions graves pour constituer des actes isolés. Elle a aussi demandé au gouvernement de «cesser immédiatement de transférer sa population civile dans le territoire occupé» et de «lever totalement» le blocus de Ghaza, en place depuis cinq ans et que le monde a tendance à perdre de vue. Le fait accompli sous différentes formes, mais pour un même objectif.
En ce qui concerne le nombre de tués l'année écoulée, il a connu une forte hausse, principalement dans la bande de Ghaza. Ce sont aussi des milliers de Palestiniens détenus par Israël, des centaines l'étant sans procès dans le cadre de la détention dite administrative qui remonte au mandat britannique sur la Palestine. Elle permet de retenir tout Palestinien qualifié de suspect, ce qui est facile dans les cas d'occupation, sans inculpation jusqu'à six mois, une période renouvelable indéfiniment. Ce qui est remarquable et tout aussi navrant, sinon criminel, c'est que de telles mesures sont appliquées sans susciter la moindre réaction internationale, sinon de pure forme et sans le moindre impact.
C'est ainsi que continue à se caractériser la question palestinienne et, plus généralement, le conflit du Proche-Orient. Israël continue à imposer sa politique, éloignant chaque fois un peu plus la solution à deux Etats. Ce n'est évidemment pas avec de telles limites politiques et géographiques que pourrait se créer un Etat palestinien, celui-ci ne pouvant être viable. De nombreuses personnalités et organisations internationales s'en sont alarmées et à juste titre. Même la pression exercée par les Palestiniens sur leurs propres institutions devient chaque jour un peu plus insupportable. Ceux-là ne veulent plus que cela serve d'alibi. Mais à l'inverse, ne cesse-t-on de se demander, que sera la situation en cas d'effondrement des institutions palestiniennes ' Un retour à la vérité, celle de l'occupation et l'absence de toute perspective.


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