Algérie

L'insoutenable cherté de la vie



L'insoutenable cherté de la vie
Le rythme de l'inflation commençait à peine à décélérer, après un pic de 9% en 2012, et voilà que des prix à la consommation reprennent déjà leur inlassable ascension. Indices de l'ONS à la clé, les discours officiels et les rapports de la Banque d'Algérie assuraient pourtant unanimement d'une inflation mieux contenue en 2013 et 2014 à des niveaux ne devant pas dépasser les 4 à 5%. Loin de cette «photographie» officielle, la réalité des prix pratiqués sur le marché domestique paraît déjà être tout autre. Pertes sur le pouvoir d'achat du dinar du fait de sa dépréciation, hausse des cours mondiaux des produits de base, renchérissement des prix à l'importation, simple retombée d'une amélioration des revenus salariaux?Avec ou sans l'une de ces multiples causes objectives de l'inflation, les prix à la consommation, faut-il cesser de se refuser à l'évidence, évoluent invariablement à la hausse et se stabilisent presque fatalement dans la hausse. Même quand cessent les facteurs ayant généré le renchérissement de tel ou tel bien, la formation des prix n'évolue pratiquement jamais en conséquence. En 2012, alors que les poussées inflationnistes tiraient dangereusement vers le seuil critique des 10%, les cours des produits de base sur le marché international étaient tout à fait stables. Suscitant même la polémique, la Banque d'Algérie admettait alors que la hausse des prix à la consommation n'était due ni à un phénomène d'inflation importée ni à une situation d'excès de liquidités, mais plutôt à une désorganisation générale du marché interne et à l'absence d'une logique cohérente de formation des prix à l'échelon domestique.En clair, les flambées des prix de l'année dernière n'avaient a priori pas de raison d'être, si ce n'est celles propres aux forces prédatrices et spéculatrices qui s'exercent sur le marché. A la situation d'aujourd'hui, les prix de certains produits repartent à nouveau à la hausse, en raison, évoque-t-on, de nouvelles perturbations sur le marché mondial. Le prix de la poudre de lait importée augmente, celui des produits laitiers sur le marché local suit et les consommateurs sont de nouveau pris au piège, faute d'autorité compétente pour endosser un rôle de régulateur. Que des producteurs répercutent un renchérissement de leur prix de revient sur celui du prix de vente, cela peut bien évidemment s'entendre.Mais que la récidive des flambées des prix devienne, pour ainsi dire, un phénomène quasi structurel, cela dénote surtout de l'incapacité des dirigeants à asseoir une politique cohérente pour contenir l'inflation. Et c'est finalement ainsi que les coûteux dispositifs publics de soutien aux prix deviennent très vite inopérants, voire prompts à alimenter davantage l'inflation. C'est aussi ainsi que les quelques rattrapages consentis au pouvoir d'achat des citoyens sont vite rognés par d'insoutenables renchérissements des prix.




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