Combien d'intoxications alimentaires ont été recensées dans notre pays en raison de la consommation de produits avariés ou périmés ' Au-delà, combiend'intoxications n'ont pu être recensées, faute de déclarations de la part devictimes ou de leurs proches ' Si les chiffres exacts ne sont pas connus, il est aisé de dire qu'il y en a eu beaucoup. Qu'il y en a eu trop. Et si les premiers responsables de ces intoxications, parfois mortelles, sont les services de l'Etat incompétents dans leur mission de contrôle, le citoyen n'est pas au dessus de tout reproche dans ces situations qui peuvent être dramatiques pour les familles. Parce que le consommateur ne vérifie pas les produits qu'il s'offre dans les magasins, alors que la vérification doit être systématique, particulièrement en ce qui concerne les produits laitiers et les viandes. En plus, dans certains cas, le consommateur lui-même est la cause des intoxications dans la mesure où la conservation des produits achetés n'est pas faite correctement.Cette insouciance du consommateur, même si elle n'est pas généralisée, touche également des produits non alimentaires. Des détergents qui laissent des taches sur le linge ou des pièces de rechange qui endommagent les articles électroménagers, le consommateur est souvent pris au piège du produit pas cher qui peut s'avérer dangereux, comme dans les produits électroménagers ou électriques contrefaits. Parce que les trafiquants de tous bords profitent de la situation sociale des consommateurs pour leur fourguer des produits de piètre qualité avec un danger mortel en prime. Mais cela n'excuse pas l'attitude du consommateur qui ne se donne même pas la peine de vérifier la date de péremption inscrite sur l'emballage des produits. Particulièrement pour le yaourt, un produit très sensible à la chaleur ou aux mauvaises conditions de conservation. Et quand le consommateur ne regarde pas la date de fabrication et de péremption du produit qu'il achète, il est naturellement loin de jeter le moindre coup d'?il sur la composition du produit qu'il peut trouver sur l'emballage, même si c'est écrit en très petits caractères qui la rendent presque invisible et illisible. Et c'est là que l'on voit une véritable absence d'une culture de la consommation chez les citoyens, surtout que cettehistoire de composition concerne des ingrédients susceptibles de provoquer des réactions allergiques pouvant être fatales, notamment chez les enfants en bas âge. Comme dans toutes les wilayas du pays, ce problème est très présent à Tizi Ouzou où le consommateur est livré à lui-même. Abandonné par les institutions de l'Etat supposées le protéger contre les abus des intervenants dans le commerce (importateurs, fabricants, grossistes et détaillants), le consommateur algérien est miné par la démobilisation que connaît sa société depuis plus de 20 ans, au point où il se trouve incapable de s'offrir un cadre adéquat pour se protéger. Des associations de protection des consommateurs qui n'attendraient pas les maigres subventions de l'Etat, ni celles de l'ambassade de France ou de l'Union européenne pour mobiliser les gens autour d'actions éclatantes. Des actions d'éclat qui mettraient les commerçants et leurs fournisseurs devant leurs responsabilités. Les pouvoirs publics aussi parce qu'une grande partie des produits nocifs pour la santé du consommateur vient de l'étranger et est l'?uvre d'importateurs sans foi ni loi et pour lesquels le gain facile vient après la santé et la vie de l'Algérien.Et dans cette histoire, l'insouciance du consommateur encourage lescommerçants et les importateurs véreux dans leur attitude malsaine et l'Etat dans son laxisme.M. B.
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Posté Le : 18/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Malik Boumati
Source : www.latribune-online.com