L'insertion professionnelle, un sérieux handicap

A l'instar des autres pays, l'Algérie a été, ces dernières quarante-huit heures prolifiques en termes d'animation culturelle organisée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des handicapés. Un peu partout dans les régions d'Algérie, des établissements en charge du Ministère de l'Action Sociale, de la Famille, de la Condition de la Femme et de la Solidarité ( MASFCFS) se sont avérés exiguës pour contenir les différentes catégories d'handicapés et de leurs parents.Des deux sexes et de différents âges, ils étaient venus participer à ce rendez-vous annuel étalé sur plusieurs jours. Ce qui a permis depuis mercredi jusqu'à hier, à de nombreuses associations d'aides aux personnes à besoins spécifiques de faire entendre leur voix. L'objectif est de faire bénéficier ces derniers, du nécessaire à même, de leur garantir une meilleure insertion sociale et professionnelle. Il faut dire que la communication n'a pas bien joué son rôle au niveau du MASFCFS et de ses structures décentralisées dans les wilayas.
Telle est, en tout cas, l'avis de nombreux de nos confrères et représentants d'associations qui militent pour la préservation des droits des personnes handicapées. Dans le lot, l'on a cité la scolarisation des enfants handicapés et l'insertion sociale et professionnelle des personnes à besoins spécifiques. Il s'agit notamment, des handicapées moteurs, non-voyants, sourds, trisomiques, albinos et autres. C'est que pour ces catégories très vulnérables de notre société, la situation relève de l'intenable.
Outre la somme dérisoire de l'indemnité qui leur est allouée par les autorités, la prise en charge en général n'est pas satisfaisante. La frange de personnes à besoins spécifiques est touchée de plein fouet par le fléau du chômage. Les chances pour une personne handicapée de travailler, même dans un poste aménagé, sont très infimes pour ne pas dire inexistantes.
D'où la proposition d'en créer plus au bénéfice de cette catégorie de citoyen. Des efforts sont consentis en ce sens par les structures de l'état, pour les intégrer professionnellement . Cet avis est partagé par les animateurs des associations pour la promotion des personnes à besoins spécifiques. Ces animateurs affirment que l'on ne peut même pas parler de saturation du marché de l'emploi pour handicapés, ce dernier n'ayant jamais existé. Pour preuve, la faiblesse du nombre voire l'inexistence d'entreprises à s'engager dans une politique de recrutement de cette catégorie de citoyens.
Les démarches entreprises par les différentes structures de l'état pour créer des postes de travail spécifiques aux handicapés restent faibles. Le même avis caractérise le secteur privé. Bien, qu'ils en aient les capacités, les opérateurs économiques privés répugnent à recruter des handicapés pour un poste de travail. «Il y a un travail de sensibilisation à faire continuellement pour amener les créateurs d'emplois à prévoir des postes pour les handicapés.
On doit légiférer sur cette question d'obligation de recrutement de cette catégorie de citoyens à besoins spécifiques. Et pourquoi pas, prévoir pour ce type de ségrégation, des poursuites judiciaires » a estimé Mme Bahia H mère d'une jeune fille handicapée moteur, universitaire master II en communication au chômage depuis cinq années.
Bien que la situation ne soit pas totalement au beau fixe, le secteur éducatif accueille au sein de ses établissements scolaires sans problème des enfants malvoyants ou malentendants, ceux souffrant de légères déficiences mentales ou de handicap moteur. Actuellement à travers l'ensemble des régions du pays, le nombre d'enfants aux besoins spécifiques pris en charge par les établissements scolaires durant l'année en cours, est très important.
«Grâce à la création de classes spéciales, bon nombre ont réussi leur mission préparatoire pour une intégration future dans les classes ordinaires et, de là, au monde du travail» a affirmé Abdelmalek G directeur d'établissement scolaire du secondaire à Annaba. En tout état de cause, la célébration de la journée internationale du handicapé est aussi un moment de retrouvailles entre familles, voisins et amis.