Algérie

L'insécurité, une fatalité '



L'insécurité, une fatalité '
Le crime crapuleux dont a été victime le jeune Midou est venu une nouvelle fois nous rappeler combien nous vivons mal et à quel point le citoyen lambda est écrasé par le poids de l'insécurité.
Non seulement à Bouakal mais un peu partout dans la ville de Batna, n'en déplaise aux partisans de la moitié pleine du verre ; ce verre qui d'ailleurs est presque vide. De manière quasi quotidienne, des citoyennes et citoyens sont agressés dans les espaces publics et jusque dans leurs murs par toutes les formes de violence urbaine sous l''il indifférent, voire complaisant, de ceux qui sont chargés de garantir paix et sécurité. Car comment aborder encore ce sujet sans établir la responsabilité de la police, à la manière des habitants de Bouakal, qui ont exprimé le fond de leur pensée en enterrant Midou et en se remémorant bien d'autres tristes épisodes.
Si Etat et société sont responsables de l'éducation en amont, meilleure digue contre les dérapages de comportements, la mission de la police et de l'appareil judiciaire ne se limite pas, elle, à la répression. La fonction de la dissuasion joue, en effet, un rôle fondamental dans la prévention contre la barbarie, et seule la police est en mesure d'assumer ce rôle. Les habitants de Bouakal l'ont vérifié d'ailleurs.
Pendant le Ramadhan 2005, la vague de violence à laquelle était livré ce quartier a poussé les habitants à se faire justice par eux-mêmes après avoir désespéré de l'assistance policière.
Un jour ces habitants ont pénétré de force dans le commissariat du quartier et ont puni à leur manière les voyous, retenus à l'intérieur pour avoir terrorisé la population. Un citoyen ayant suivi cet épisode, se souvient qu'à la suite de cette «expédition», et ses conséquences en haut lieu, les policiers sont revenus sur le terrain et la sécurité a été rétablie. Mais juste pour un moment, hélas. La parenthèse s'est vite refermée dès que la police a abandonné le terrain pour revenir à ses réflexes bureaucratiques.
Aujourd'hui, seuls les agents de la circulation sont visibles. Les autres, on les voit seulement intervenir quand c'est trop tard. Et ce n'est pourtant pas le souhait de la population. Les habitants de Batna souhaitent voir les agents de l'ordre à leurs côtés, dans les espaces publics et dans les quartiers. Prompts à intervenir et efficaces. Bien accoutrés et fiers représentants de l'autorité.
Des policiers bureaucrates, c'est des policiers en trop. Cette image devrait interpeller les autorités de wilaya, notamment le conseil de sécurité locale. Personne ne voudrait voir s'installer la loi du talion. C'est pour ça que les jeunes ont manifesté cette semaine pour dire: «Halte à la violence». Leur parole est à méditer sérieusement avant que les digues n'éclatent.




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