Alors que les
fermetures et les conversions des boulangeries ne cessent de prendre de
l'ampleur, la loi n°09-03 du 25 février 2009, relative à la protection du
consommateurs et à la répression des fraudes, est venue, selon les boulangers,
«rendre le métier encore plus aléatoire, tout en provoquant dans son sillage la
colère de leurs voisins de métier, les pâtissiers.
Tout en
soulignant qu'en l'espace de quatre ans, il a été enregistré la disparition de
plus de 300 boulangers, M. Bouguerne, le secrétaire de wilaya chargé du secteur
au sein de l'UGCAA de Constantine, révèle que sur le territoire de la wilaya,
on recense aujourd'hui quelque 800 établissements inscrits au registre de
commerce». Notre interlocuteur exclut du compte les établissements qui ont
ouvert dans le cadre du dispositif ANSEJ.
Le bureau de
wilaya a réuni hier en conclave les membres de la corporation pour préparer
l'assemblée générale des boulangers, prévue avant le mois de Ramadhan.
Rencontrés au bureau, des boulangers ont expliqué les problèmes auxquels ils
font face. «La situation est décourageante et le problème est national. Le
nombre de boulangeries diminue chaque année parce que les professionnels du
pain vivent une situation difficile, que la plupart d'entre eux n'arrivent plus
à supporter. Notre métier est devenu de moins en moins attractif et le problème
principal réside dans le prix de la baguette. Chacun sait que le prix du pain
n'a pas évolué depuis plus de 14 ans, bloqué par les pouvoirs publics, alors
que dans le même temps, les salaires, les prix des matières premières entrant
dans la fabrication du pain ont augmenté dans de larges proportions».
Un autre
boulanger intervient pour préciser que la corporation n'est pas contre la
non-augmentation du prix de la baguette, mais estime que, en compensation, le
gouvernement devrait intervenir pour faire diminuer les charges qui rendent les
marges bénéficiaires insignifiantes». Pire, selon eux, ils sont souvent obligés
de travailler à perte. «Le fabricant de pain tire la modique somme de 280
dinars par balle de farine et il fait en moyenne cinq sacs par journée. Alors
faites le calcul et voyez ce qu'il gagne pour payer les salaires et les charges
!», explique-t-il.
Mais ce qui a le
plus motivé la réunion des boulangers est la récente loi qu'ils trouvent «très
contraignante». Dans ce cadre, le bureau de wilaya a organisé cette réunion
pour expliquer les dispositions de la loi et les actions entreprises par
l'UGCAA à tous les niveaux pour demander son gel.
Désabusé, un
pâtissier ne trouve pas quoi dire à propos de cette nouvelle loi, sinon que si
celle-ci venait à être appliquée dans sa mouture actuelle, ils vont tous fermer
boutique. « Nous demandons aux pouvoirs publics de comprendre notre situation,
demande-t-il, car nous faisons face à des coûts exorbitants pour nous procurer
la matière première que nous achetons souvent au marché parallèle, donc sans facture,
avec tout juste cinq dinars de bénéfice la pièce. Il y a aussi le marché
informel de la pâtisserie qui foisonne en pleine rue et nous porte préjudice».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com