L'inquiétude d'un syndicat des enseignants

La rentrée universitaire de cette année a lieu dans un contexte sanitaire toujours délicat, dû à la pandémie de coronavirus, mais aussi aux incendies meurtriers qui ont tout bouleversé à Tizi Ouzou, où les problèmes psychologiques et les dégâts matériels sont très importants.Les conditions dans lesquelles se prépare la nouvelle rentrée universitaire ne sont pas sans inquiéter la section syndicale des enseignants du supérieur solidaire (Sess) de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, qui n'y voit qu'une perpétuation de "la politique de la fuite en avant" par la tutelle.
À travers une déclaration rendue publique, cette section syndicale a estimé que la tutelle a tout simplement banalisé ce rendez-vous, et ce, en faisant abstraction de la double catastrophe, pandémie et incendies, qui a endeuillé moult régions du pays, et en particulier, la wilaya de Tizi Ouzou.
"À défaut d'une stratégie d'une rentrée universitaire adéquate, mûrement élaborée, tenant compte des spécificités du terrain tant traumatique que pédagogique, avec la logistique vaccinale et un taux de couverture correct, des instructions circonstancielles à contenu contestable, voire futile, tombent, et ce, à la veille de la rentrée !" a déploré la section syndicale du Sess-UMMTO dans sa déclaration.
Sans donner plus de détails sur le contenu de ces instructions, cette section syndicale a, plutôt, estimé qu'un bilan pédagogique et sanitaire de l'année écoulée, élaboré en toute objectivité, après concertations, s'impose et doit déteindre sur la portée des arrêtés ultérieurs."Ce qui n'est pas le cas", a-t-elle regretté.
Pour les rédacteurs de la déclaration, le contexte inédit dans lequel se déroulera la rentrée universitaire et le retard accusé par l'université de Tizi Ouzou dans les enseignements au titre de l'année universitaire 2020-2021, laisse les enseignants et les étudiants dans l'expectative à quelques jours de la rentrée. Dans ce sillage, la section syndicale du Sess-UMMTO a dénoncé l'absence d'un calendrier adapté au contexte de l'université Mouloud-Mammeri.
"L'achèvement de l'année universitaire 2020-2021 d'ici au 4 octobre comme stipulé dans le calendrier du MESRS est chimérique pour la plupart des facultés et départements", a-t-elle affirmé.
"L'absence de communication sur le protocole sanitaire et l'opération de vaccination annoncée en grande pompe par le gouvernement, augurent d'une reprise qui soit une copie, en pire, de celle de l'année passée ou chacun y allait de son improvisation", redoute-t-elle encore, tout en affirmant que le train d'incohérences enchaînées jusque-là par la tutelle, face à une situation exceptionnellement dramatique, ne saurait laisser la section syndicale du Sess-UMMTO indifférente à cette incurie préjudiciable.
En dernier, elle a salué le mouvement de solidarité qu'a connu la région durant ces deux dures épreuves relatives à la Covid-19 et aux incendies.
"Face à l'incompétence des responsables au pouvoir révélée au grand jour par l'absence d'anticipation dans la gestion de la chose publique, a jailli spontanément un élan de solidarité populaire nationale inouï, généreux et fraternel qui a réconforté les victimes de ces tragédies et conforté leur résilience face au martyre enduré, dont notre wilaya a connu le paroxysme", écrit la section syndicale du Sess-UMMTO.

K. TIGHILT