L'initiative Nabni
est au rendez-vous pour le 5 juillet en rendant publique la dernière série de
mesures à prendre " pour une Algérie nouvelle ".
Les dernières mesures numérotées de 91 à 100 visent, selon le communiqué
du groupe, à " renforcer l'Etat, l'efficacité de l'exécutif et la fonction
publique ainsi que l'exercice démocratique, les contre-pouvoirs et la redevabilité et l'indépendance des institutions ". Un
rapport sur les " 100 mesures pour l'émergence d'une Algérie nouvelle : plan
d'actions de rupture pour l'année du Cinquantenaire " sera rendu public le
5 juillet. L'initiative Nabni dont les protagonistes
semblaient anormalement se cataloguer comme " apolitique " ou " non
politique " veulent se donner le moyen de durer… politiquement. La 100ème
mesure est de fait l'annonce d'une institutionnalisation de l'initiative dans
une structure : " l'Observatoire Nabni des
politiques publiques ". Le groupe suggère une mesure qui bouleverse le
vieux culte du secret qui règne dans le fonctionnement du gouvernement : la
publication systématique sur le site du Secrétariat général du gouvernement (SGG)
pendant un mois des projets de lois. L'idée, fort intéressante, est de susciter
un débat plus large sur les projets de loi et de ne pas le limiter aux canaux
gouvernementaux restreints. Une telle démarche serait, selon Nabni, de nature à renforcer l'implication de la société
civile et de l'expertise nationale dans le débat sur les politiques publiques. Dans
ce débat " participatif ", Nabni sera de la
partie avec son observatoire qu'il compte lancer " prochainement " afin
de consacrer le " rôle de l'initiative dans une observation critique et
constructive des politiques publiques et à appuyer le débat public et l'engagement
citoyen ". Bref, Nabni fera ce que dans le
langage commun on appelle de la " politique " et qui n'est pas
réductible à la quête du pouvoir.
L'observatoire entend devenir avec
les " initiatives et think tanks existants, un
lieu où l'expertise algérienne participe à la réflexion collective sur les
politiques publiques à mettre en Å“uvre ou sur les politiques déjà adoptées ".
Il s'agira, ajoute le texte de l'initiative, d'un " organisme de veille
citoyenne sur les politiques publiques afin de participer activement à un
véritable débat public au service de l'Etat et de la société dans son ensemble ".
Dans l'immédiat, Nabni va utiliser une plateforme internet pour faire le suivi de la mise en application des "
100 mesures " et pour approfondir le débat sur les mesures proposées. Nabni veut donc être une ruche d'où sortiront
des analyses et de point de vue d'experts sur les politiques publiques, des
notes synthétiques, des analyses comparatives avec les expériences étrangères. Tout
cela sera mis sur la place publique dans le respect de l'engagement pris d'être
" participatif, transparent et démocratique ". Autre constat très "
politique " admis par Nabni : les mesures
préconisées n'ont pas de sens sans le " prérequis
" de la réforme de l'Etat et de la gouvernance. Ce que les citoyens ont
dit à Nabni est d'une clarté politique sans équivoque.
" Sans améliorer la transparence, sans réduire l'arbitraire et la
corruption, sans renforcer les institutions de l'Etat, les contre-pouvoirs
ainsi que la capacité des administrations, les promesses d'amélioration du
quotidien des citoyens que feraient entrevoir la mise en Å“uvre des mesures 1 à 80
seront déçues ", nous ont-ils dit, à juste titre. Si la 100ème mesure est
une annonce d'une institutionnalisation de l'initiative, les propositions de 91
à 99 portent sur la nécessité de " définir et appliquer un statut du wali
et chef de daïra " et de " limiter la durée des mandats des hauts
fonctionnaires, d'appliquer la limite d'âge définie par les textes et rétablir
le pouvoir de nomination des ministres, walis et chefs de daïra sur leurs
équipes ".
Créer un seul ministère de l'économie et des finances
Nabni
propose également de créer un grand ministère de l'économie et des finances en
fusionnant les cinq ministères économiques actuels, de créer des mécanismes "
passerelles entre l'administration et le secteur privé ". Elle propose la
mise en place systématique " d'unités de pilotage des politiques publiques
" au niveau des ministères.
Nabni
propose également une " série de réformes du système électoral touchant
les listes électorales, les bureaux de vote itinérants et les votes par
procuration, la supervision des élections, le comptage des votes et la mise en
place de sondages ".
Les dernières mesures portent sur
le renforcement de l'indépendance et de l'expertise des juges, le renforcement
de " l'indépendance, la diversité, la liberté et la déontologie de la
presse écrite " et enfin, la mise en place d'une " instance
indépendante d'analyse et d'évaluation des politiques publiques sous l'égide de
l'APN ".
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Posté Le : 04/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com