Algérie

L'ingratitude du ventre



Les consommateurs continuent de crachiner envers les détaillants leur désapprobation face à l'escalade des prix, identiquement à l'année écoulée, pareillement aux précédentes années, les responsables de la régulation des prix du ministère du Commerce afficheront leur volonté de sévir, mais en catimini, ils savent très bien qu'ils n'y changeront rien vu que le Ramadhan obéit lui aussi à la loi fondamentale du commerce : celle de l'offre et de la demande.
Pourquoi déroger à cette règle universelle sous prétexte que les consommateurs jeûnent !' Le jeûne est par excellence le mois de l'abstinence, pas des gloutonneries. En principe les commerçants devraient durant cette période spirituelle supplier la clientèle pour vendre un peu plus que ce qui est nécessaire à la confection d'un repas simple ; néanmoins, il se trouve que nous vivons le contraire de l'observation d'un comportement pieux. Faire la queue devant les boutiques de confiseries, de la zalabia de Boufarik, tunisienne, de pâtisseries orientales, devant les présentoirs des boucheries, des volaillers, démontre qu'il y a de l'argent à dépenser, et quand le représentant du ministre du Commerce affirme cette semaine à la Radio que les prix sont libres, il ne se trompe pas, parce qu'ils n'ont jamais été réglementés chez nous, contrairement à ce qui se pratique dans les pays ultra- libéraux où le contrôle des prix est fait au niveau des vendeurs de détails de manière systématique pour protéger les citoyens contre la spéculation. Chaque vendeur a des factures et a pour obligation d'afficher les prix. Chaque commerçant possède une marge bénéficiaire déclarée au niveau du fisc, une comptabilité à jour, une traçabilité des produits commercialisés avec les dates de péremption. L'année dernière le ministre du Commerce voulait faire de même en enrayant les dépassements spéculatifs, en imposant une régulation du marché des viandes, du poulet et des légumes frais par l'imposition d'une facturation obligatoire sur tout le circuit des produits. Peine perdue pour le ministre, la pression de la demande ne lui laissa pas le temps de faire baisser non pas l'inflation, mais ces petites envies d'une clientèle toujours à l'écoute du ventre. Ah ! ce ventre ingrat qui ne sait dire merci, et qui même repu aujourd'hui ne s'empêchera demain de crier famine.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)