Lors d'une conférence-débat tenue, hier, au forum d'El Moudjahid sous le thème « La crise en Libye et au Sahel, entre l'approche globale et les violations du droit international », ce politologue algérien est revenu sur les origines de ces deux crises qui menacent toute la région. Elles remontent, selon lui, à la fin de la guerre froide et à la nécessité pour ceux qu'il nomme « les centres financiers mondiaux » d'instaurer une nouvelle zone de troubles. « Le monde musulman n'a pas été choisi par hasard. Il dispose des plus importantes ressources naturelles et des plus grandes sommes d'argent en liquide estimées à plus de six mille milliards de dollars », a expliqué le conférencier, affirmant que les « centres financiers mondiaux » ?uvrent pour leurs propres intérêts et que les gouvernements des pays occidentaux se retrouvent prisonniers de leur stratégie y compris quand elle ne sert pas leurs peuples ou viole le droit international. Plus explicite, il a indiqué que leur industrie dépend des guerres et des troubles. S'ils ne vendent pas, ils ne payeront pas d'impôts et mettront des travailleurs au chômage. « La première guerre du Golfe a coûté 600 milliards de dollars en matière d'achat d'armes, la guerre irako-iranienne plus de 1.200 milliards de dollars, la deuxième guerre du Golfe, 800 milliards de dollars et l'occupation de l'Irak, 1.700 milliards de dollars. La même stratégie a été appliquée en Libye. Comment peut-on alors expliquer que ce pays qui avait plus de 200 milliards de dollars de réserves soit à présent endetté ' », s'est-il interrogé, rappelant que la Libye a investi en Occident plus de 55 milliards de dollars dont 20 en France. « Ceci ne lui a pas épargné la destruction de toutes ses infrastructures », dit-il. « La crise en Libye ne se réglera pas si l'on n'élimine pas toutes ces ingérences étrangères, arabes et occidentales », a-t-il poursuivi dans son analyse, indiquant que l'intervention de l'Otan en Libye a coûté, selon la CIA, 800 milliards de dollars, payés par des monarchies du Golfe sous la houlette de la Ligue arabe. « L'Algérie, qui a refusé de payer, a été visée à Tiguentourine », dit-il. Comment ' « Seize terroristes qui ont participé à cette attaque ont lutté contre le régime de Gueddafi en 2011 et ont été transférés après sa chute au nord du Mali », explique le Dr Debech, soulignant que l'approche de l'Algérie pour le règlement de la crise libyenne « avance ». « Elle est basée sur une solution régionale et la participations de toutes la parties libyennes. Les pays de la région doivent se rendre compte que toute intervention militaire en Libye se retournera contre eux. Les répercussions toucheront les pays occidentaux qui y participeront. Elle ne profitera à aucune partie », dit-il. « Si une intervention militaire doit avoir lieu, elle doit être validée par le Conseil de sécurité », indique-t-il. L'invité du forum d'El Moudjahid dira que le dialogue lancé par l'ONU à Genève est voué à l'échec parce qu'il n'a pas vu la participation de tous les belligérants libyens. Selon lui, l'Algérie était sur le point de les réunir, chose qui ne s'est pas faite en raison d'interférences étrangères. « On ne veut pas que le dialogue interlibyen aboutisse, comme c'est d'ailleurs le cas pour le dialogue intermalien qui patine dès qu'une avancée est enregistrée à Alger », conclut le conférencier.
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Posté Le : 17/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira B
Source : www.horizons-dz.com