Algérie

L'infrangible lien'


Résumé : La famille de Samira part en premier, non sans les avoir invités. Khadidja et les filles ont dû mal à se séparer d'eux. Khadidja demande à Houari de prendre soin d'elle. Elles pleurent au moment de partir. Elles leur rappellent qu'ils attendent leur visite. Une fois seuls, Samira découvre qu'il avait menti sur leur départ à la mer, sinon sa mère serait restée?La nouvelle vie de Samira commence sur de belles promesses. Ils écoulent des jours heureux, marqués par des sorties à la capitale, les jours où elle n'avait pas de séances chez le kinésithérapeute.
Lorsqu'elle n'a plus mal au bras, ils se rendent à son appartement qu'elle devait vider pour que Hadj Ameur puisse le louer. Elle fait le tri et, une fois les cartons prêts, Houari les emmène à la maison. Elle laisse des choses qui seront encore utiles aux prochains locataires. Hadj Ameur la remercie. Il les invite à prendre le café et leur donne des conseils.
- Gardez la foi, Allah sera toujours là pour vous protéger du mauvais ?il. En cas de problème ou de désaccord, il vous faudra vous rappeler pourquoi vous vous êtes unis. Le secret du bonheur dans un couple réside dans l'amour et le respect. Je vous souhaite d'être heureux, et si par malheur un jour vous êtes en conflit, n'hésitez pas à venir me voir. Je vous tirerai les oreilles à tous les deux.
Houari et Samira le rassurent. Ils promettent de ne jamais oublier ses conseils. Ils les invitent à venir déjeuner un vendredi. Le vieux couple promet de passer un jour.
Samira reprend le travail en même temps que son mari. Elle fait connaissance avec ses nouvelles collègues. Le courant passe bien entre elles. Samira s'occupe des malades avec une abnégation qui les étonne.
Son jour de repos est le mardi. Elle pense à retourner à l'association et à reprendre les activités avec les enfants. Ils lui manquent. Même si elle est toute à son mari, à son foyer et à son travail, elle ne peut s'empêcher de se rappeler les bons moments qu'elle avait passés avec eux. Elle regrette de ne pas avoir pu s'occuper de sa fille plus longtemps.
Elle a toujours une pensée pour elle. Elle ne la pleure plus et a fini par accepter le fait qu'elles ne se reverront pas avant longtemps. Elle reconnaît que Radia a de la chance. Même si elle n'est pas avec sa vraie mère, sa destinée est exceptionnelle. La savoir en Amérique où rien n'est impossible lui met du baume au c?ur.
Houari remarque qu'elle est encore perdue dans ses pensées. Il pose la main sur son bras et elle se tourne vers lui, souriante, mais elle lâche un petit soupir.
- C?ur qui soupir n'a point ce qu'il désire, dit-il. Tu penses à elle, n'est-ce pas '
Samira hoche la tête tout en clignant des yeux. Elle pose la tête sur son épaule et soupire encore.
- Tu me connais par c?ur, murmure-t-elle. Tu es le seul avec qui je peux parler d'elle. Omri, je crois qu'elle ne quitte jamais mes pensées, même lorsque je dors. Ses souvenirs me permettent de patienter. C'est parfois dur, avoue-t-elle. Mes collègues ont des filles de son âge. J'ai un pincement au c?ur à chaque fois qu'elles parlent de leur tendresse, de leur exploit. Parfois, elles me montrent les jolies choses qu'elles leur achètent. Je voudrais avoir cette chance, moi aussi, de lui dire combien je l'aime et de pouvoir la gâter.
- Ça viendra un jour, promet-il.
- Je sais, mais quand '
- Je ne suis pas devin mais je sais qu'un jour vous vous retrouverez, promet-il, avant d'aborder un autre sujet. J'ai pris rendez-vous avec une amie gynécologue à Alger. On ira la voir la semaine prochaine.
- Oui, tu as bien fait de prendre rendez-vous, dit-elle. Il est temps que je sache si je peux de nouveau tomber enceinte ou pas. Mais tu m'inquiètes, car moi, je suis prête psychologiquement. Je sais que cela n'arrivera plus. Toi, je vois bien que tu en meurs d'envie.
Houari acquiesce. La venue d'un bébé égayera leur foyer et fera oublier à Samira sa fille qui vit sous d'autres cieux. Il l'espère, mais il ne le lui dit pas, car elle risque de mal le prendre et d'en souffrir. Il ne veut que son bonheur?
(À SUIVRE)
T. M.
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