La problématique de création des marchés de proximité reste posée tant qu’une étude socio-économique n’est pas menée préalablement. Sinon, comment expliquer la multiplication de ces espaces «publics» dans des endroits pas du tout fréquentés. Les grappes de commerçants sans registre de commerce fleurissent en toute impunité à travers les rues très fréquentées qui traversent les localités les plus importantes de la wilaya. A l’heure actuelle, aucune personne n’est en mesure de donner le nombre exact de ces espaces qui accueillent le commerce illicite à travers la wilaya de Tipasa. C’est dans ce contexte flou que les marchés informels occupent naturellement des lieux et se greffent intelligemment dans les cités urbaines et le long des réseaux routiers pour écouler leurs marchandises sans craindre les contrôles. «Il faut mettre en place des infrastructures adaptées à la réalité du terrain avant de prendre des décisions», rappelle un cadre du secteur de l’agriculture. «Des études sérieuses doivent définir les lieux d’implantation des marchés de proximité.
La commercialisation des produits agricoles, à titre d’exemple, devra subir une mise à niveau à toutes les étapes en amont et en aval de la vie de chaque produit», ajoute-t-il. Par conséquent, la création des organismes de certification des marchandises s’impose pour mettre à l’abri les consommateurs de toutes les mauvaises surprises. Même les marchés à bestiaux ne doivent pas échapper à cette régularisation, explique-t-il encore avant de conclure que «l’identification des cheptels est obligatoire, le livret vétérinaire de chaque bête proposée à la vente devra être exhibé à chaque instant pour s’enquérir de la traçabilité du cheptel». Le laboratoire d’analyse des produits phytosanitaires attend son jour à Tipasa. Personne aujourd’hui n’est en mesure de déterminer le coût de revient de chaque légume et de chaque fruit pour mieux maîtriser les marchés. Les envolées folles et sporadiques des prix sont subies par les consommateurs sur le marché au vu et au su de tout le monde.
Un représentant de l’Union générale des commerçants algériens (UGCA) à Tipasa estime qu’il n’y a pas lieu de fustiger le commerce informel. «Il faut instaurer un dialogue entre l’administration et les commerces illicites», indique-t-il. «L’administration devra fournir des registres du commerce d’une durée de 3 ans pour les personnes qui vendent illégalement leurs marchandises sans aucun respect des mesures d’hygiène, afin de pouvoir les encourager à intégrer les circuits règlementaires. Il faut déterminer un chiffre d’affaires annuel forfaitaire de 3 millions de dinars, et c’est à partir de ce chiffre d’affaires que ces commerçants informels payeront leurs impôts et les déclarations à la caisse de sécurité sociale», enchaîne-t-il. Que des mots balancés pour illustrer un vœu pour faire disparaître «virtuellement» les maux dans le secteur du commerce en Algérie.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M'hamed Houaoura
Source : www.elwatan.com