Algérie

L'informel, ogre décrié



L'économie informelle reste plus que jamais à l'ordre du jour avec son flux financier estimé à plusieurs milliards et nul n'ignore qu'il en restera ainsi tant qu'une solution géniale ne sera pas trouvée. Les tentacules de l'ogre décrié libèrent un tapage résonnant dans la majorité des activités du pays jusqu'à officialiser un binôme à l'Etat régulier.On aurait cependant tort de tirer à boulets rouges sur un phénomène commun à tous les jeunes pays en développement car le marché informel qu'on le veuille ou non, tout en étant un abcès endémique, a aussi la faveur d'aider une large partie de la population par le sens de la débrouille qu'il impose à trouver des moyens de survie. Il s'accommode du sous-emploi et il infléchit le poids du chômage dans un marché du travail où le manque de savoir-faire est devenu criard. Il serait malséant d'ignorer cette vérité qui à bien des égards libère les petits métiers et atténue le malaise social.
Le marché parallèle ne se niche pas seulement au c?ur des entreprises privées et celles qui ont pignon sur rue et il a des ramifications visibles à l'?il nu dans l'ensemble des activités économiques du pays. Aussi, pour clarifier ce sujet et pour aboutir à une solution sensée et bienfaisante pour l'économie, il est opportun de faire la part des choses. Venir à bout du circuit informel ne peut s'arrêter à une histoire de facturation et de contrôle. C'est bien d'une large équation du développement et du savoir à résoudre qu'il s'agit. Il est à admettre d'abord que vaincre l'informel ne peut avoir de bonnes sources que dans l'école et dans la formation. A défaut de savoir-faire et obligé de faire face aux nécessités de l'existence, c'est la débrouille qui est convoquée quitte à tout perturber. La perturbation ainsi installée est le tribut de tous les pays sous-développés et l'Algérie ne peut y échapper.
Le reste, ce qui se trame armé de registres et de légalités tronquées est du ressort de la justice.


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