L'informel est plus durable !

Convaincus qu'il leur est difficile, sinon impossible, de décrocher un emploi stable ou une titularisation dans les postes qu'ils occupent dans le cadre du dispositif du pré-emploi, des centaines de diplômés universitaires optent pour le circuit informel afin de gagner leur vie. Ces derniers tentent, en effet, de «mettre de côté» de bonnes sommes d'argent dans la perspective de se lancer dans des activités commerciales.On y trouve souvent des jeunes titulaires de diplômes de l'enseignement supérieur qui exposent différents produits à la vente sur les trottoirs, par exemple, ou qui gardent des parkings de véhicules. «ça y est, nous ne croyons plus à la possibilité de dénicher l'emploi souhaité à travers le dispositif du pré-emploi.
D'autres jeunes ont déjà perdu deux années de leur vie sans rien faire, et ensuite ils sont revenus à la case départ. Mieux vaut, donc, exercer des activités informelles, car cela nous permet, au moins, de gagner des sommes d'argent plus importantes que les miettes de l'ANEM», s'accordent à dire les concernés.
«Dans ce parking, je gagne au minimum 2 000 dinars par jour, ça fait un salaire de près de 60 000 DA par mois et sans casse-tête. Je vous assure que je ne cherche même plus à passer les concours de recrutement, car mon seul objectif est d'économiser de l'argent pour ouvrir un commerce», avoue, sur un ton de satisfaction, Omar, gardien d'un parking sauvage à Boufarik. Receveurs dans les bus de transport de voyageurs, serveurs dans des cafés et restaurants, ouvriers sur des chantiers de bâtiment, etc.
Pour ces jeunes, tous les chemins mènent à gagner leur vie et, peut-être, à assurer leur avenir. «Quant aux diplômes, ils demeurent de jolis cadres à placer à la maison», ironise Karim, licencié en archéologie et qui exerce en tant que peintre à Alger. Sans commentaire...