Des segments entiers du marché sont dominés par l'informel, ce qui relativise pour le moins les assurancesdes pouvoirs publics sur la maîtrise qu'ils auraient de la situation.Depuis quelques semaines, des experts de l'éducation et des voix de la société civiles tirent la sonnette d'alarme sur l'inondation du marché par des articles scolaires qui présenteraient un danger sur la santé des enfants. Les produits visés sont globalement les crayons de couleurs, les pâtes à modeler et les effaceurs qui contiendraient des substances nuisibles pour les élèves. Des articles avec lesquels les élèves, au plus jeune âge notamment, ont un conctact direct et quotidien. Qui n'a pas vu un écolier mordre dans sa gomme ou manipuler de manière insoucieuse sa pâte à modeler 'Substances nocivesLes substances soupçonnées sont solvants, conservateurs ou métaux lourds, ce qui peut engendrer à la longue, des maux de tête, des irritations, voire provoquer le cancer, avertissent-ils en pointant un doigt accusateur vers les marchés informels où ces produits sont vendus à bas prix et sans contrôle. Les inquiétudes sont inspirées par le fait que l'origine des produits est souvent inconnue et cela est vrai sur un marché qui connaît une ouverture anarchique à l'import.Ces inquiétudes ne sont pas fondées, estime le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes du ministère du Commerce. «Ce genre de polémique est cyclique. A chaque rentrée scolaire, c'est la même chose et personne n'apporte la preuve de ce qui est avancé», dénonce Abdelhamid Boukahloune. «Je me rappelle en 2010 ou 2011, une grosse polémique est née concernant la toxicité de certains lots de couvertures de cahiers et de livres. Nous avions alors mené une opération de contrôle qui a touché toutes les cargaisons et les produits étaient de très bonne qualité», soutient-il.Le responsable du ministère assure que l'importation des articles scolaires est une opération rigoureusement contrôlée. «Pour avoir le droit d'importer ces produits, il faut une autorisation délivrée par une commission interministérielle composée de 12 ministères», informe-t-il, précisant qu'avant le contrôle documentaire où les produits sont analysés au niveau du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage, des mesures en aval de l'opération d'importation sont imposées. «Il faut que l'importateur indique, au préalable, la provenance et les références de l'article importé. Ensuite, il y a l'étiquetage qui doit permettre la traçabilité de l'article», indique M. Boukahloune.Quid de la traçabilité 'S'agissant de la possibilité que des produits non contrôlés puissent pénétrer le marché, le responsable reconnaît qu'à l'instar de tous les pays, il est impossible de vérifier tous les conteneurs qui traversent les frontières nationales. «Dans le contrôle des produits d'importation, on agit par ciblage : un importateur, un pays de provenance ou un produit donné qui suscite des doutes est directement concerné», explique-t-il sans dénoncer ouvertement certaines pratiques malsaines que connaît l'activité portuaire. «Les articles scolaires ne sont pas des produits stratégiques ou illégaux, il n'y a heureusement pas de contrebande de ces marchandises aux frontières.L'essentiel de ces articles passe par les ports ou sont produits localement. Donc une traçabilité est possible», ajoute-t-il. Concernant la production locale qui représente près de 20% du marché, M. Boukahloune assure qu'elle est soumise aux mêmes normes que celles imposées à l'importations. «Il faut savoir que l'importation des articles scolaires est très contrôlée. On analyse chaque produit pour déceler sa toxicité ou sa teneur en métaux lourds. J'ajouterais également que tous les nouveaux produits sont systématiquement examinés. Surtout ceux qui sont confectionnés sous forme de jouets pour voir si les éléments ne se détachent pas, s'ils ne sont pas tranchants?», poursuit-il.Pour ce qui est des mesures prises par le ministère du Commerce pour contrôler le marché des articles scolaires, le directeur général du contrôle indique qu'à la veille de chaque rentrée des classes, les brigades sont sur le terrain. «C'est une opération de routine», insiste-t-il.Pour sensibiliser les parents sur l'achat de produits sans risque pour leurs enfants, le responsable déclare : «il y a des articles pour toutes les bourses. Les parents savent ce qu'ils doivent acheter. Je dirais juste aux familles que chacun doit se protéger lui-même et ne pas attendre les services publics pour le faire. Le premier inspecteur c'est le consommateur. Nous avons 10 000 agents, ils ne pourront jamais contrôler tous les marchands», conclut-il.
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Posté Le : 30/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Azzoug
Source : www.elwatan.com