Algérie

L'information économique, outil de la relance



La relance économique ne peut se faire sans la mise en place d'un nouveau pacte économique et social, et la révision de la législation. C'est ce que déclare le président du Conseil national consultatif pour la promotion des petites et moyennes entreprises (CNCPME). Se doter également d'un système d'informations économiques, estime-t-il, permettra aux banques d'accéder aux informations nécessaires pour accompagner les entreprises dans leur développement.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour le président du Conseil national consultatif pour la promotion des petites et moyennes entreprises (CNCPME), la préservation des entreprises et des emplois passe avant le développement économique.
Se référant aux chiffres communiqués, la semaine précédente, par l'ONS (Office national des statistiques), Adel Bensaci assure que la situation économique est actuellement «très détériorée». Chiffres à l'appui, il précise que la production industrielle a reculé de 14% au deuxième trimestre de 2020 alors que le premier trimestre a enregistré une baisse de 6,7%.
Outre les secteurs de la chimie, de l'énergie, du pharmaceutique et de l'agricole, les autres secteurs «sont très fortement impactés». Il cite ainsi le secteur de l'industrie sidérurgique et mécanique qui a enregistré une chute de production de 54,9% tandis que celle du secteur du textile et du cuir a baissé de 54,7%.
Malgré le recul de la production recensé, il souligne que les entreprises algériennes ont tout de même tenu le coup. Mais jusqu'à quand vont-elles résister '
Afin de préserver ces entreprises, le président du CNCPME plaide pour le financement. «Dans le monde, 80% des entreprises disparaissent à cause des problèmes de trésorerie. Aujourd'hui, nous avons besoin du concours des banques pour pouvoir sauver et préserver nos entreprises», a-t-il affirmé jeudi dernier, sur les ondes de la Radio Chaîne 3.
Il déplore, par ailleurs, l'absence d'un délai de réponse dans les administrations, notamment les banques mais aussi la persistance de la bureaucratie. Selon lui, débureaucratiser est une lourde tâche puisqu'«il s'agit d'un problème de ressources humaines et de mentalités qu'il faut faire évoluer». Pour ce faire, il insiste sur la numérisation de l'administration qui «permettra une fluidification des procédures administratives».
L'invité de l'émission évoque également la révision de la législation, un chantier, note-t-il, tant attendu. «Je suis pour la simplification et l'allègement des procédures. Il faut libérer l'acte d'investir mais aussi libérer l'acte de gestion. Ce sont ces deux éléments clés qui devraient être revus sur le plan législatif», dit-il. Pour lui, la mise en place d'un nouveau pacte économique et social s'impose également. Il engagerait les entreprises sur la voie de la croissance, de la préservation de l'emploi et du développement de notre industrie. Adel Bensaci insiste, en outre, sur un système d'informations économiques sans lequel «nous aurions du mal à avoir des statistiques réalistes». Même le système bancaire, poursuit-il, «aura du mal à faire confiance à ces entreprises. Les banques ont réellement besoin des chiffres pour avoir les tendances du marché et savoir quels sont les secteurs qui sont résiliants et qu'il faut accompagner rapidement».
Il rappelle que le Centre national du registre du commerce (CNRC) et la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) sont, certes, un véritable gisement d'informations qui restent toutefois, insuffisantes. «Nous avons besoin d'un système de croisement et d'un véritable outil informatique d'un système d'informations économiques qui puisse récupérer toutes les informations et les classifier par secteur, par filière, par type d'entreprise...
D'ailleurs, le CNCPME s'attelle sur la mise en place d'un système de notation des PME qui permettrait la facilitation de l'accès au crédit», détaille-t-il.
Ry. N.


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