L'inflation signifie un gonflement à tort ou à raison. Tout comme une
inflation de notes quand l'enseignant s'amuse à distribuer gratuitement des
notes à ses étudiants. Pour les initiés, l'inflation peut être définie comme
étant une augmentation des salaires accompagnée d'une autre augmentation des
prix. Cette définition qui reflète purement la pensée Keynésienne puisque les
monétaristes parlent d'autres choses. Pour ces derniers, l'inflation est due
tout simplement à une déconnexion entre l'économie réelle et l'économie
monétaire; si la masse monétaire augmente plus qu'il en faut, pour des raisons
telles que le recours à la planche à billets, ceci provoquerait éventuellement
une augmentation des prix dont le consommateur final en subira les conséquences
qui sont souvent fâcheuses puisque l'indice des prix à la consommation va
envoyer des signaux d'alerte ; les prix tels que ceux des produits alimentaires
augmentent et par conséquent, le pouvoir d'achat baisse. Voilà pour la
définition de l'inflation.
Pour les non-initiés, il suffit
juste d'être un observateur ardent pour comprendre l'effet de l'inflation sur
le pouvoir d'achat sur leurs bourses et quand bien même quand ceux-ci ne s'arrêtent
pas de se délier. Bien entendu, il existe différentes sortes d'inflation telle
que l'inflation par la demande, l'inflation par les coûts ou les deux à la
fois. Dans le cas de notre pays elle est plutôt importée. C'est une inflation
due à la hausse de l'importation et qui en découle. Plus l'importation augmente
plus le taux d'inflation augmente et comme disent les économistes : toutes
choses étant par ailleurs.
Quid de l'économie Algérienne ?
La question mérite une réflexion poussée et plus approfondie pour l'effleurer
et éventuellement lui trouver une réponse convaincante. Sans trop s'étaler sur
les grands traits qui caractérisent notre économie et son passage à travers les
différentes étapes depuis les années soixante à nos jours. Force est de constater
que chaque phase ou chaque étape de notre économie était confrontée à
l'inflation. A titre de rappel, notre économie est caractérisée par une
croissance extensive et non intensive. C'est-à-dire par des injections de
milliards de dollars pour son accroissement. La réforme de troisième génération
entreprise à partir de l'année 2000 à travers les différents plans de soutien à
la croissance vise essentiellement une croissance extensive. D'ailleurs, le
programme d'investissement public adopté par le Conseil des ministres pour les
quatre années à venir représente le plus fort niveau de financement public. Ce
programme vient compléter les deux précédents plans de relance économique. En
fait, le programme en question s'inscrit dans la continuité de la politique
d'investissement mise en Å“uvre durant la décennie précédente. Il s'agit de
profiter de l'embellie financière pour lancer des projets grandioses avec une
enveloppe de 286 milliards de dollars soit 21 214 milliards de dinars en
donnant l'importance aux projets structurants et ceux du secteur économique. En
clair, ce sont plus de 57 milliards USD ou plus de 30% du PIB du pays qui vont
être injectés par an à l'économie nationale.
Aujourd'hui, c'est la couche la
plus défavorisée, celle-ci représente presque la moitié de la population et
dont le salaire mensuel est moins de 20 000 DA, qui souffre de la baisse du
pouvoir d'achat malgré tous ces milliards injectés dans l'économie nationale
durant ces dernières années. C'est le retour de l'inflation qui menace notre
économie et puis ce sont les conséquences de la crise financière sur le long
terme. Sur le court terme, notre économie a pu tenir le coup durant les années
2008 et 2009 puisque la conjoncture était très favorable grâce aux réserves de
change et les fonds de régulation des recettes. Toutefois, rien n'échappe à
l'inflation qui représente un danger qui guette la classe vulnérable de la
population. Les prix ne cessent de grimper et ce, au moins d'une année
seulement. Ceux des produits de biens de consommation alimentaires tels que le
sucre, l'huile, le café…ont connu une augmentation d'au moins 20% du prix
initial. Il convient de souligner que l'Algérie a limité ses importations en
matière de céréales depuis 2009. Notre agriculture a montré une fois encore qu'elle
est capable de satisfaire non seulement les besoins locaux mais encore
d'exporter vers d'autres cieux si on arrive à s'en occuper.
Il importe de souligner qu'il
convient de voir notre politique relative au commerce extérieur afin de mettre
un terme à l'inflation importée qui va faire souffrir une partie non moins
importante de la population active et qui va faire parler d'elle dans les
années à venir si le gouvernement mis en place n'arriverait pas à diversifier
notre économie par la mise en place d'autres dispositifs plus pertinents et
plus attractifs. A souligner au passage que l'année 2011 pour notre pays sera
celle de tout défi et de «to be or not to be» et ce, dans tous les domaines,
ceux de l'économie, des finances toutes catégories confondues (d'entreprise et
de marché).
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Posté Le : 08/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kadda Bahiri
Source : www.lequotidien-oran.com