L'analyste économique et financier Mahfoud Kaoubi met en garde contre l'inflation galopante en Algérie. «Avec un taux d'inflation qui est passé de 9% à 13% en l'espace de quelques mois, l'Algérie est appelée à revoir sa politique monétaire.» Affirme Mahfoud Kaoubi qui estime que cette inflation qui érode déjà le pouvoir d'achat des ménages risque de contaminer l'investissement et la relance économique. La menace est grande et l'économie du pays risque de se retrouver dans l'impasse. Alerte-t-il en renvoyant au contexte mondial auquel l'Algérie ne peut se soustraire. C'est le retour de l'inflation! Prévient ainsi Mahfoud Kaoubi sur les ondes de la Radio nationale Alger Chaîne 3, dans l'émission matinale de Souhila El Hachemi, L'invité de la rédaction.L'inflation fait son grand retour, après avoir disparu pendant près de 40 ans, avec des hausses de prix en pagaille dans tous les secteurs. Constate-t-il en indiquant que les Etats-Unis ont enregistré un taux d'inflation de 8% en mars dernier, ce qui a poussé la banque centrale à mettre en place «un ajustement de la politique monétaire en conséquence». Idem pour la zone Europe, où, la banque centrale européenne a dû également prendre les devants. Poursuit-il en soulignant: «Ceci interpelle directement l'Algérie qui devrait revoir et ajuster sa politique monétaire.» À l'en croire, «la réforme monétaire et financière tarde à venir dans un contexte mondial plein de menaces». Entre autres mesures urgentes à prendre face à ce phénomène, il préconise une nécessaire révision du taux d'intérêt, faute de quoi «l'intérêt en termes de dépôt ou en termes de gestion bancaire serait remis en cause». Il recommande aussi «une maîtrise d'offre de monnaie permettant de créer les conditions de reprise qui tiennent compte des indicateurs économiques observés à l'échelle mondiale».
L'expert estime par ailleurs que le système financier algérien risque d'imploser sous l'effet des changements actuels. Aussi, appelle-t-il à sa réforme. Il énumère au passage quelque anachronisme qui caractérise ce même système, à l'instar de la Bourse d'Alger «déconnectée de la réalité» ou encore les entreprises biberonnées au Trésor public, lesquelles doivent, désormais, faire preuve de compétitivité et choisir la voie de l'excellence en s'extirpant du confort de l'assistanat. «La rente a créé de mauvais réflexes qui ne sont plus d'un grand secours à l'économie algérienne. Celle-ci doit plus que jamais faire face à des défis inédits.» Lance-t-il. En prévenant que «le réveil risque d'être très dur si l'on ne réagit pas à temps, avec en perspective un réajustement qui se fera dans la douleur». Invité à énumérer les domaines prioritaires à investir, il juge qu'il faut faire feu de tout bois et ratisser large en matière d'entrepreneuriat; celui-ci devant inclure la quatrième révolution industrielle.
Mahfoud Kaoubi pointe enfin du doigt une administration balourde et chronophage et qui n'arrive pas encore à pondre un code de l'investissement en Algérie. «Le Code de l'investissement, appelé à être révisé, croupit depuis 6 mois dans les tiroirs d'une administration tatillonne.» Assène-t-il en invitant à conquérir les nouveaux espaces qui se dessinent à la faveur du nouvel ordre mondial qui s'annonce.
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Posté Le : 14/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim BENALIA
Source : www.lexpressiondz.com