Algérie

L'inflation est à 5,2%



Les prix montent et descendent au gré des grossistes...Au-delà du caractère imprévisible des luttes sociales, le gouvernement est appelé à agir sur des paramètres objectifs et connus tels que les dépenses publiques, mais surtout, le marché parallèle dont la masse fiduciaire pourrait représenter plus de 40% du PIB.
Selon les chiffres fournis pas l'Office national des statistiques, le taux d'inflation annuel traduisant l'évolution des prix à la consommation, a été de 5,2% jusqu'à janvier 2018. Pour l'ONS, la variation mensuelle des prix entre décembre 2017 et janvier 2018 a été de 0,5%.
L'ONS estime que les biens alimentaires ont connu une baisse de 0,9% en janvier 2018, comparativement à ceux de décembre 2017. A ce titre par exemple, les prix des produits agricoles frais ont enregistré une baisse de 2,3%, particulièrement la viande blanche (-6,6%), les légumes (-8%) et la pomme de terre (-10,2%). Par contre, pour les produits alimentaires industriels (agroalimentaires), leurs prix ont grimpé de 0,5%, entraînés par l'augmentation des prix de certains produits, dont essentiellement les laits, fromages et dérivés (+1,4%) et les fruits secs (+2%). Concernant les prix des produits manufacturés, ils ont connu une hausse de 1,6%, générée par le relèvement des prix de certains produits, principalement les carburants avec une augmentation de 17%, et les tabacs, allumettes et articles de tabagie, dont les prix ont augmenté de 10,6%. La tendance haussière des prix a également concerné les services (+1,8%) due essentiellement à la hausse des tarifs de transport (+6,7%). Par groupe de biens et services, l'augmentation des prix a touché les meubles et articles d'ameublement (+0,3%), les transports et avec ces chiffres, les grands équilibres financiers sont préservés et les prévisions alarmistes ont été démenties. N'est-il pas trop tôt pour l'affirmer, d'autant plus que la loi de finances 2018 prévoit une inflation de 5,5%' Si le gouvernement maintient ce cap, ses objectifs et prévisions pourraient être atteints.
La prudence est de mise, d'autant plus que l'issue des mouvements de protestations des fonctionnaires et leurs lots de revendications salariales et autres avantages sociaux, n'est pas encore connue. Au-delà du caractère imprévisible des luttes sociales, le gouvernement est appelé à agir sur des paramètres objectifs et connus tels que les dépenses publiques, mais surtout, le marché parallèle dont la masse fiduciaire pourrait représenter plus de 40% du PIB. Des mesures urgentes et efficaces doivent être prises pour mettre un terme à toutes les activités commerciales qui échappent au secteur bancaire et au fisc et qui prive l'économie nationale d'une part importante de la plus-value et d'impôts à même de soulager le budget de l'Etat et de garantir les transferts sociaux nécessaires au soutien de larges catégories sociales. L'adoption récente de la loi sur le commerce électronique et le paiement électronique est de nature à aider la lutte contre l'économie informelle et à diminuer la masse fiduciaire en circulation, pour peu que les consommateurs adoptent cette pratique et que tous les commerces soient dotés de terminaux électroniques. Cependant, cette mesure ne peut avoir de résultats positifs si le commerce de gros n'est pas réorganisé et restructuré autour de centrale d'achat où tous les commerçants sont répertoriés et où toutes les opérations commerciales de gros sont enregistrées et transmises en temps réel, aux structures fiscales comme cela se passe dans les pays développés.
La croissance économique et le développement social dépendent aussi de l'organisation efficace de toutes les activités commerciales. En dépit de l'importance du secteur informel, des observateurs de l'économie algérienne font preuve d'optimisme, quant aux perspectives économiques.
La Banque mondiale estime que l'Algérie connaîtra une croissance de 3,6% en 2018. Pour 2019, selon la même source, «la croissance devrait se tasser légèrement en 2019 à 2,5%, mais, restera cependant en hausse d'un point par rapport à la prévision de 1,5% anticipée en juin dernier». Dans cette perspective, la Banque mondiale estime, dans le chapitre consacré aux perspectives de croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), que «en Algérie, les nouvelles dépenses publiques d'investissement liées au budget 2018 et l'orientation budgétaire plus expansionniste que prévu, devraient doper la croissance à court terme».
La BM note dans son rapport que «de nombreux pays exportateurs de pétrole à l'instar de l'Algérie, l'Arabie saoudite ou la Russie ont entrepris des mesures pour consolider leur budget et rééquilibrer les recettes et les dépenses, suite à la chute des prix du baril de pétrole». Tout en soulignant que «ces pays ont poursuivi leurs efforts de diversification économique», en citant «l'Algérie, les Emirats arabes unis et le Nigeria qui ont réussi à améliorer sensiblement leur climat des affaires dans une démarche visant à doper l'investissement». Plus optimiste, la Banque africaine de développement, estime que les projections pour 2018 (3,5%) et 2019 (3,8%) annoncent un retour de la croissance à un niveau comparable à ceux d'avant 2017 grâce, entre autres, aux efforts d'assainissement des dépenses publiques, au rééquilibrage des comptes extérieurs, à la poursuite de la reprise du secteur des hydrocarbures, ainsi qu'à la relance des investissements publics.
L'inflation devrait s'établir à 5,3% en 2017, puis à 4,5% et 4%. Ainsi, écrit la BAD dans son rapport, «après un doublement du déficit budgétaire entre 2014 (7,1% du PIB) et 2015 (15%), celui-ci a baissé en 2016 (12,6%) et 2017 (6,4%), et la tendance devait se poursuivre en 2018 (3%) jusqu'à une quasi-résorption en 2019 (-0,3%). L'impact sur les comptes extérieurs a porté le déficit du compte courant de 4,3% du PIB en 2014 à 16,4% en 2016. Celui-ci devrait diminuer en 2017 (9,8%), ainsi qu'en 2018 (5,6%) et 2019 (1,4%)». Cet optimisme affiché par les institutions financières internationales et régionales, ne devrait pas faire oublier l'impérative diversification de l'économie algérienne qui doit se libérer totalement de la rente des hydrocarbures.


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