Algérie

L'inflation atteint 4,9% en Algérie



Photo : Riad
Par Hasna Yacoub
Contrairement à ce qu'avait indiqué le ministre des Finances, Karim Djoudi, le taux d'inflation a atteint 4,9% en janvier 2012. Le ministre avait, rappelons-le, déclaré que grâce à la politique de soutien des prix, consolidée dans la loi de finances pour 2012, le taux d'inflation sera maintenu autour de 4% durant l'année en cours. Un taux jugé «acceptable» par l'argentier du pays en comparaison avec la hausse continue des prix à l'échelle mondiale. Cependant, une hausse du rythme d'inflation annuel (janvier 2011-janvier 2012) à 4,9% a été enregistrée. La hausse généralisée des prix essentiellement des produits agricoles frais a induit une hausse de l'indice des prix à la consommation de 2,3% en janvier dernier par rapport à décembre dernier, et de 7,5% par rapport à janvier 2011. Cette forte évolution des prix à la consommation a provoqué la hausse du rythme d'inflation annuel à 4,9%, soit un taux supérieur à celui observé durant toute l'année 2011 et qui était de 4,5%, selon l'Office national des statistiques (ONS), cité par l'APS. L'inflation enregistrée traduit une augmentation sensible des prix des biens alimentaires (+4,7%) tirée par un accroissement substantiel (10,1%) des produits agricoles frais. En janvier dernier et par rapport à décembre, des «bonds substantiels» sont observés pour certains produits, notamment les poissons frais (22,1%), fruits frais (14,6%), les viandes de mouton (13,1%), les ?ufs (11,7%), les légumes (6%) dont la pomme de terre (9,3%) et la volaille (5,1%). Les produits alimentaires industriels ont aussi marqué une légère hausse de 0,3% en raison essentiellement de l'augmentation des prix des sucres et produits sucrés (1,4%) et à un degré moindre des huiles et graisses (0,6%), ajoute l'organisme des statistiques. Les prix des produits manufacturés ont également enregistré une petite croissance de 0,6%, en janvier dernier et par rapport à décembre, ceux des services s'étant caractérisés par une stagnation. Il faut dire que l'inflation en Algérie est en augmentation graduelle. Elle était de 3,9% en 2010 et de 4,5 en 2011 pour atteindre les 4,9% en 2012. Une hausse attendue après la décision de la dévaluation du dinar. Mohamed Gharnaout, un expert et analyste financier, avait dans un entretien accordé à un quotidien national, déclaré que la dévaluation du dinar «augmentera le taux de chômage et d'inflation». Ce qui est aujourd'hui confirmé. L'analyste s'était d'ailleurs interrogé sur la nécessité de la dévaluation du dinar. «En théorie, la dévaluation d'une monnaie a pour objectif la réduction des importations et l'encouragement des exportations des produits non traditionnels (hydrocarbures et dérivés ainsi que les produits miniers). Or ce qui s'est passé, est le contraire. Non seulement les exportations non traditionnelles n'ont pas cru mais mêmes les importations n'ont pas cessé d'augmenter et ce malgré les mesures administratives de restriction des importations prises en 2009 dans le cadre de la loi de finances complémentaire (?)», avait fait remarquer l'expert. Si les raisons de la dévaluation du dinar semblent inaccessibles pour le simple citoyen, ce dernier n'aura pas de mal à reconnaître les effets de cette dévaluation : une inflation qui induit à une baisse du pouvoir d'achat. En fin de compte, les dernières augmentations de salaire n'auront aucun effet sur le niveau de vie des citoyens qui ne verront aucun mieux dans leur quotidien. Ce sera peut-être même le contraire.


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