Les chiffres de
l'inflation poursuivent leur hausse en Algérie. L'inflation est fortement
remontée, fin octobre, s'établissant à +5,7 % sur les dix premiers mois de
2009, contre 4,2 % durant la même période de 2008, selon des données de
l'Office national des statistiques (ONS).
Le taux d'inflation
a augmenté en octobre après être resté inchangé par rapport à celui enregistré
au cours des neuf premiers mois de l'année en cours. Il s'agit là d'une forte
hausse. Cette évolution préfigure ce que sera l'inflation sur toute l'année
2009. Une progression que l'ONS impute essentiellement à la hausse du prix de
près de 8 % des biens alimentaires, avec une flambée des prix de 21,01 % pour
les produits agricoles frais. Les prix des produits alimentaires industriels
ont enregistré au contraire une légère baisse de 1,01 %. Les produits
manufacturés et les services ont respectivement subi un bond de 3,74 % et 4,22
%. Hormis les huiles et graisses qui ont chuté de (-21,43 %) et le lait,
fromages et dérivés (0,88 %), tous les autres produits alimentaires sont plus
chers : les oeufs (25,02 %), la viande ovine (26,93 %), les légumes frais
(22,92 %) et les poissons frais (21,56 %). L'envolée des prix a touché
également la viande blanche (19,43 %), la viande bovine (17,42 %), la pomme de
terre (15,32 %), et les fruits frais (6,55 %). Les produits du «panier» de
biens et services ont connu des hausses, la plus importante après celles des
produits alimentaires, a été enregistrée par le groupe «éducation-culture et
loisirs» (6,8 %). La hausse a touché également les groupes «transport et
communication» (4,2 %), suivi par celui de «santé-hygiène corporelle»(3,4 %),
«logement-charges» (2,5 %) et enfin «habillement-chaussure» (0,31 %). En
octobre 2009, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% par rapport à
septembre (+1,2 %), contre une stagnation durant le même mois de 2008. Les
biens alimentaires ont progressé de 0,4 %, une hausse induite aussi bien par
les produits agricoles frais que par les produits alimentaires industriels
(+0,4 %).
L'ONS affirme « utiliser, depuis octobre
dernier, un nouvel indice des prix à la consommation pour calculer le taux
moyen d'inflation, basé sur des règles universelles ». « Le nouvel indice a
pour objectif, explique-t-on à l'ONS, de mettre en évidence les variations des
prix payés par les consommateurs pour un ensemble de biens et services achetés
dans de différents points de vente. Ce type d'indice a une signification bien
précise, puisqu'il mesure l'évolution des prix d'un même «panier» de biens et
services représentatif de la consommation des ménages. Il indique combien il
faut dépenser en plus ou en moins pour consommer la même chose à une période
donnée ». Toutefois, certains économistes se montrent septiques vis-à-vis des
données de l'ONS. Pour ces derniers, « les chiffres de l'ONS semblent
exagérément bas ». Explication d'un économiste : « L'ONS ne prend généralement
en compte que les prix officiels et administrés. Le calcul de l'inflation ne
prend pas en considération, par exemple, les prix réels du logement qui sont
trop élevés que ceux déclarés à l'administration. Le même calcul ne comprend
pas aussi les chiffres de l'économie informelle qui sont aussi énormes.
L'inflation ne devrait pas être située à 5,7% mais bien plus haut ». D'où vient
cette poussée inflationniste ? Un expert explique : « L'Etat injecte beaucoup
d'argent dans des secteurs improductifs. Le caractère rentier de notre économie
mène à une poussée de l'inflation ».
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Posté Le : 29/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com